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Justice

NOMINATION D’UNE NON-MAGISTRATE

NOMINATION D’UNE NON-MAGISTRATE
La nomination surprise d'une non magistrate comme juge au Tribunal de première instance d’Oyem éclabousse le CSM.

Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) du 12 septembre 2025, présidé par le chef de l’État Brice Clotaire Oligui Nguema, continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Cette fois c’est la nomination surprise de Zang Nze Islande Ornella comme juge au Tribunal de première instance d’Oyem qui éclabousse les responsables du CSM. Une décision qui défraie la chronique et jette plusieurs ombres sur une institution déjà secouée par une série noire d’irrégularités.


Zang Nze Islande Ornella, actuellement clerc au cabinet d’huissier Minko Mi Abo, n’est pas issue de l’École nationale de la magistrature (ENM). Son nom ne figure sur aucun procès-verbal des promotions diplômées. Si elle avait tenté le concours d’entrée en 2021, elle s’était cassé les dents à l’oral après une note de 10,20/20 à l’écrit. En 2024, elle se tourne vers l’ENA, loin donc des bases saines requises pour devenir magistrate. Sa nomination apparaît comme une entorse manifeste au fonctionnement du CSM, plongeant les magistrats dans un profond désarroi.


« C’est une contradiction au ras des pâquerettes ! »


souffle un magistrat. Comment expliquer qu’une non-magistrate soit propulsée juge alors que des greffiers aguerris, diplômés en droit, se voient refuser l’accès au corps ? Pour beaucoup, c’est une pilule amère, symbole d’un système qui bat de l’aile. Le Syndicat national des magistrats du Gabon (SYNAMAG) est sur des charbons ardents et prépare une déclaration pour dénoncer cet amateurisme qui jette le discrédit sur toute la corporation.


La nomination de Zang Nze n’est que la seule ombre au tableau d’un CSM déjà déséquilibré. Un magistrat décédé a été promu, d'autres sont accusés à tort d'abandon de poste. Ces révélations croustillantes pointent vers un secrétariat permanent sous le feu des critiques, accusé d’incompétence et de légèreté. Ce laxisme soulève une question qui brûle toutes les lèvres : qui pilote réellement la justice ?


Alors que la confiance du corps judiciaire est au plus bas, chacun de ses membres entend garantir  la matérialisation d'un État de droit loin du clichè de la  cour du roi Pétaud. 


 

Par Pamphile EBO

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