LA FOUGUE D’UNE JEUNESSE
La campagne électorale pour les élections législatives et locales du 27 septembre 2025 bat son plein au Gabon. Au cœur d’un débat houleux et sans concession sur la chaîne TV+ Afrique, la jeune Haresse Kengue, 22 ans, présidente d’association et militante civique depuis 15 ans, a marqué les esprits par son engagement, sa volonté de rupture, mais aussi par ses maladresses et sa posture encore jugée
"immature"
par plusieurs intervenants.
Dès les premières minutes du débat, Haresse Kengue a posé le ton :
« Je vous ai dit que l’élection, ce n’est pas un jeu, c’est l’avenir de nombreux compatriotes »
Engagée, elle défend une vision sociale de la politique, axée sur des problématiques concrètes telles que la déscolarisation, l’accès à l’eau et l’autosuffisance alimentaire. Parmi ses propositions phares, le projet
"Un foyer, un potager"
censé permettre aux familles du 6ᵉ arrondissement de Libreville de subvenir à leurs besoins alimentaires de base. Mais cette idée lui a valu une pluie de critiques :
« Si tout le monde a son potager, qui va encore acheter au marché ? »
a ironisé un intervenant, remettant en question la viabilité économique d’un tel projet.
Son engagement associatif n’a pas suffi à convaincre ses détracteurs.
« On ne va pas à l’Assemblée pour apprendre »
lui a lancé sèchement un autre participant, en appelant à plus de rigueur républicaine. Le docteur Alphonse Louma, tout en saluant la passion des jeunes candidats, a pointé un
« manque de coaching »
et une
« posture inadaptée »
pour un rôle de député.
Attaquée sur sa légitimité, son expérience et même sur son style de communication, Kengue a tenu bon :
« La politique, ce n’est pas une carrière, monsieur. Vous devez laisser la place désormais à la jeunesse »
Un appel à la transition générationnelle qui a trouvé un écho chez certains observateurs.
Cependant, sa prestation laisse entrevoir des limites : parfois confuse dans ses réponses, brouillée sur des questions comme la dépénalisation ou les enjeux économiques liés à ses projets, elle semble peiner à transformer son énergie militante en programme politique structuré.
La jeune Kengue incarne une frange de la jeunesse gabonaise avide de changement. Mais limitée en termes d’expérience et de maturité institutionnelle.