NOUREDDIN BONGO DÉNONCE DES TORTURES SUBIES EN DÉTENTION
Dans un entretien à l’hebdomadaire britannique The Standard, il décrit des sévices qu’il dit avoir endurés et rejette les accusations de corruption qui pèsent sur lui.
Libéré en mai 2025 après 610 jours de détention, Noureddin Bongo affirme avoir subi de multiples formes de tortures : coups, violences aux parties génitales, ingestion forcée de vodka, simulation de noyade, décharges électriques, privation de nourriture et conditions de détention dégradantes.
Il assure également que sa mère a été frappée et étranglée en sa présence, ses geôliers cherchant à obtenir des informations sur les avoirs de la famille.
Une plainte déposée en France
Ces accusations figurent dans une plainte déposée à Paris en mai 2024 pour « séquestration, détention arbitraire, actes de torture et de barbarie ».
Selon The Standard, Noureddin Bongo aurait pu filmer certains gardiens grâce à des lunettes équipées d’une caméra. Sur une vidéo, un militaire compare son passage à tabac à « du yoga ».
Rejet des accusations de corruption
Visé, comme ses parents, par des poursuites judiciaires à Libreville, Noureddin Bongo nie toute responsabilité dans la mauvaise situation économique du pays. « Ce n’est pas ma faute si un tiers des Gabonais vivent dans la pauvreté », affirme-t-il, se présentant comme un « bouc émissaire ».
Identité et parcours
Âgé de 32 ans, formé au Royaume-Uni, notamment au prestigieux collège d’Eton, Noureddin Bongo explique s’être souvent senti étranger dans son pays. Il dit n’avoir jamais nourri d’ambition politique et assure avoir quitté Londres pour Libreville en 2018 uniquement à la demande de son père, affaibli par un AVC.
Une relation brisée avec le général Oligui
Arrêté le 30 août 2023, lors du coup d’État mené par le général Brice Oligui Nguema, l’ancien conseiller présidentiel évoque une « trahison ». Il assure avoir eu « entière confiance » en celui qui est aujourd’hui à la tête de l’État, et qu’il considérait comme un protecteur de sa famille.
Un retour marqué par le traumatisme
Installé de nouveau à Londres depuis sa libération, auprès de sa femme et de ses enfants, Noureddin Bongo affirme souffrir de stress post-traumatique et se dit incapable, pour l’heure, de retrouver une vie normale.