Exilé depuis décembre 2019, l’ancien Premier ministre ronge son frein depuis quatre ans. Le pays lui manque. Guillaume Soro, condamné à la prison à perpétuité en Côte d’Ivoire pour « atteinte à la sûreté de l’État », a déclaré dimanche 12 novembre 2023, qu’il mettait « fin » à son exil. Reste encore à savoir s'il prendra le risque de rentrer au bercail sachant qu’il sera arrêté dès sa descente d’avion. « J'annonce, ici et maintenant, que je mets fin à mon exil, car il m'est pénible de vivre loin de ma terre ancestrale et natale d'Afrique ». Dans une courte vidéo de cinq minutes publiée sur ses réseaux sociaux, Guillaume Soro lance la « fin » de son exil, créant une nouvelle effervescence autour de cette annonce. Rentrera-t-il en Côte d’Ivoire, où une épée de Damoclès est suspendue au-dessus sa tête ? Soro sous le coup de deux condamnations judiciaires ? 

Dans cette vidéo, Guillaume Soro accuse le président ivoirien Alassane Ouattara de vouloir le tuer. « La dernière tentative d'arrestation opérée à Istanbul, démontre, si besoin l'était, que le seul lieu de repos paisible que Monsieur Ouattara me réserve est bien le cimetière », a regretté l'ex-Premier ministre.

Soro a annoncé sa candidature pour l’élection de 2025

Selon l'intéressé, il est obligé de fuir de pays en pays en France, en Belgique, à Dubaï et « jusqu’aux confins du continent asiatique », comme un pestiféré, pour semer ses poursuivants. « En effet, déjà dans le courant de l’année 2020, précisément au mois de novembre, il a exigé de la France où je résidais mon arrestation et mon extradition. Paris, comme vous le savez, a décidé de m’interdire son territoire. Du 14 au 18 février 2022, Alassane Ouattara a effectué une visite officielle en Belgique avec, parmi ses priorités, l’obtention de mon arrestation. Il a expressément exigé que le visa Schengen que je détenais ne soit pas renouvelé. Il a insisté auprès du gouvernement belge pour que ce pays ne me délivre aucun document administratif qui m’aurait permis d’y résider légalement. Ceci aussi est incontestable. Ceci m’a contraint à emprunter une autre destination pour mon exil ».

Accusé de  recel de détournement de deniers publics en 2020 et d’atteinte à la sûreté de l'État en 2021, Guillaume Soro clame son innocence dans cette vidéo. « Je revendique le droit légitime à la vie. Et je n’irai pas plus loin dans mon exil. Je refuse d’être un fugitif, d’autant plus que, devant Dieu et les hommes, je ne suis coupable d’aucun forfait qui mériterait un tel châtiment ». 

En mai 2023, Guillaume Soro avait annoncé qu’il briguera le fauteuil présidentiel en 2025. Il tient mordicus à cette ambition. 

 

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