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ENLÈVEMENT DU SOUS-PRÉFET D’IDABATO ET SÉVICES CORPORELS

ENLÈVEMENT  DU SOUS-PRÉFET D’IDABATO ET SÉVICES CORPORELS
Enlevé début octobre 2024, Roland Ewane, le sous-préfet d'Idabato, dans la région du Sud-Ouest du Cameroun est apparu dans des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, ligoté et victime de sévices.

Enlevé début octobre 2024, Roland Ewane, le  sous-préfet d'Idabato, dans la région du Sud-Ouest du Cameroun est apparu dans des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, ligoté et victime de sévices. Ses ravisseurs, qui contrôlent l’autorité administrative, exigent une rançon conséquente pour sa libération.



Le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Radhec) dénonce l'enlèvement et la torture du sous-préfet.



Des images poignantes montrent le sous-préfet d’Idabato, mains et pieds liés, suspendu à une structure en bois.  Sa détresse est palpable dans ses appels désespérés à ses proches :




"Please my brothers and sisters contribute that money and bring... i beg, i beg." 




Un conseiller municipal, également enlevé le même jour, se trouve à ses pieds.



Les ravisseurs, selon la famille, ont réduit leurs demandes de rançon. Après une exigence initiale de 5 millions de dollars, ils sont passés à 3 millions, puis à 700 000 dollars (440 300 000 FCFA).  En plus de l'argent, ils réclament 10 groupes électrogènes et un engin moteur Yamaha de 200 chevaux.  La libération du sous-préfet serait conditionnée à la libération de Nigérians emprisonnés à Buea, chef-lieu de la province du Sud-Ouest.



L'enlèvement, qui s'est produit le 1er octobre 2024, a vu des hommes armés emmener le sous-préfet vers le Nigeria.  Des tentatives d'intervention du gouverneur du Sud-Ouest n'ont pas abouti à sa libération.  La famille, confrontée à des difficultés pour réunir la rançon et le matériel exigé, appelle au secours du gouvernement.



L'épouse du sous-préfet, Rose Ewane, a rencontré le gouverneur, puis le Premier ministre Joseph Dion Ngute, sans que cela n'aboutisse à une solution immédiate.  Les autorités restent silencieuses face aux rumeurs grandissantes concernant le sort de Roland Ewane.



L'affaire a suscité l'indignation du président du MRC, Maurice Kamto, qui dénonce le silence du président Biya. Kamto déplore le manque de réaction du chef de l'Etat malgré les appels pressants des proches du sous-préfet.  Il critique également l'absence apparente d'intervention du président Biya, malgré le retour récent de ce dernier de Genève, en Suisse.



L'affaire du sous-préfet Roland Ewane met en lumière la vulnérabilité des populations dans la région du Sud-Ouest, ainsi que le manque de réaction des autorités face à une situation dramatique qui nécessite une intervention rapide et efficace.  L'inquiétude grandit face au sort de Roland Ewane. La question de la rançon plane. La vie du sous-préfet tient sur un fil. Les ravisseurs peuvent perdre leur contrôle à tout moment. 



 



 

Par Pamphile EBO

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