L’UE PROPOSE D’INSCRIRE L'OKOUMÉ À LA CITES
L'Union européenne a récemment soumis une proposition pour l'inscription de l'Okoumé, précieuse essence forestière gabonaise, à l'Annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES). Cette classification, qui concerne les espèces dont le commerce nécessite une régulation stricte, vise à préserver les ressources naturelles menacées et à prévenir la surexploitation.
L'Okoumé, emblématique du Gabon, est une essence recherchée pour ses propriétés de bois dur et de croissance rapide. Son utilisation dans divers secteurs, notamment le bâtiment et le mobilier, en fait un bois stratégique pour l'économie gabonaise. Cependant, la demande croissante et la pression sur les forêts pourraient mettre en péril la pérennité de cette ressource.
La proposition européenne vise à encadrer le commerce international de l'Okoumé, et exiger des licences et des contrôles rigoureux sur la provenance et la quantité exportées. Les pays exportateurs, dont le Gabon, seraient tenus de suivre de près la chaîne d'approvisionnement et de garantir la légalité des récoltes. Il s’agit d’éviter la déforestation illégale et le prélèvement non durable de l'espèce.
Cette initiative fait suite à des préoccupations croissantes quant à la gestion durable des forêts africaines et à la lutte contre la déforestation. L'inscription à l'Annexe II permettrait de mieux réguler le commerce et d'assurer une exploitation responsable de l'Okoumé, en préservant ainsi les écosystèmes et la biodiversité du Gabon.
La proposition européenne suscite plusieurs commentaires réticents. Certains acteurs économiques craignent une limitation des exportations, une baisse de la compétitivité du bois gabonais et une perte en recettes budgétaires. La discussion et le vote final au sein des instances de la CITES en diront long sur l'avenir de l'Okoumé et de ses écosystèmes.