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Justice

OUVERTURE D’UNE ENQUÊTE SUR DES ACTES DE TORTURE AU SEIN DES FORCES ARMÉES

OUVERTURE D’UNE ENQUÊTE SUR DES ACTES DE TORTURE AU SEIN DES FORCES ARMÉES
Le procureur de la République, Bruno Obiang Mve, a annoncé ce 25 décembre 2024, l'ouverture d'une enquête approfondie sur les circonstances de la mort du militaire Johan Bounda, accusé de vol selon les informations recueillies.

Le décès du second maître Johan Bounda, survenu le 21 décembre 2024 à l'hôpital militaire d'instruction des armées Omar Bongo Ondimba, a suscité une vive émotion et une intervention immédiate du parquet.  Le procureur de la République, Bruno Obiang Mve, a annoncé ce 25 décembre 2024, l'ouverture d'une enquête approfondie sur les circonstances de la mort du militaire, accusé de vol selon les informations recueillies.

Dans un communiqué officiel, le procureur Obiang Mve a condamné fermement les actes présumés commis à l'encontre de Johan Bounda.  "Des signes de tortures" ont été constatés sur le corps du second maître, selon le parquet, dans des conditions qui soulèvent de sérieuses questions sur le respect des droits fondamentaux et du cadre légal. 

«  En effet, dans la journée du samedi 21 décembre 2024, nous étions informés de la présence d'un corps sans vie, présentant des signes de tortures au sein de l'hôpital des instructions des armées Omar Bongo Ondimba du PK 9. Des informations recueillis, il apparaît qu'il s'agit du second maître nommé Bounda Johan qui aurait trouvé la mort dans des circonstances tragiques après avoir été violemment été pris à parti sans aucune forme de procès par des individus en raison d'une accusation de vol présumé qui aurait eu lieu chez son supérieur hiérarchique ».

Le Procureur précise que ces faits, s'ils s'avèrent exacts, constituent une "violation flagrante" des principes constitutionnels et des conventions internationales ratifiées par le Gabon. 

« Ces faits d'une extrême gravité, s'ils sont établis constituent à n’en point douter une violation des droits fondamentaux garanties par notre constitution et les conventions internationales auxquelles la République gabonaise est partie »

L'affaire rappelle les incidents récents où des citoyens ont subi des traitements humiliants pour des infractions au couvre-feu.

« A la suite des exactions commises il y a quelques semaines sur plusieurs compatriotes, rasés de façon humiliante du fait de la violation par eux des heures du couvre-feu. Il paraît inadmissible que les représentants de l'ordre, garant de la discipline et de la justice puissent se rendre coupables d'actes aussi barbares, violant ainsi les fondements même de notre société et de nos institutions »

L’affaire est grave. Et le Procureur de la république condamne toute tentative de dissimuler les faits ou d'entraver l'enquête, en mettant l’accent sur l’importance de la transparence. 

« Toute tentative de dissimuler la vérité et de mettre en lumière des vérités corporatistes sera traitée comme une entrave à l’action de la justice et les auteurs seront poursuivis avec la plus grande fermeté »

a-t-il déclaré. 

Cette mise en garde s'adresse clairement à tout acteur qui pourrait tenter de saper l'intégrité de l'enquête.

Procureur Obiang Mve a insisté sur l'importance de l'unité nationale dans la lutte contre la violence. Selon lui "nul n'est au-dessus de la loi."  Il a rappelé le rôle fondamental des forces armées dans le respect des valeurs de l'État de droit et a exhorté l'ensemble des citoyens à s'unir pour prévenir toute forme de violence.  

« Nous ne le dirons jamais assez force reste et restera à la loi »

a conclu le Procureur Obiang Mve. 

 

Par Pamphile EBO

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