LA FRANCE RÉTROCÈDE LA BASE MILITAIRE DE FAYA-LARGEAU
La ville stratégique de Faya-Largeau, située dans le nord désertique du Tchad, a vu s'achever ce jeudi 26 décembre 2024, une ère avec le départ définitif des troupes françaises. Lors d’une cérémonie officielle de rétrocession en présence des autorités tchadiennes, l’armée française a acté la fermeture de son détachement militaire. Selon un communiqué, ce retrait, annoncé depuis Ndjamena, s’effectue « en bon ordre ».
Au petit matin, les quelque trente soldats qui administraient l’aérodrome de Faya-Largeau ont entamé un périple de près de 800 kilomètres pour rejoindre la capitale tchadienne. Ce voyage, effectué sur des pistes arides, s’échelonnera sur plusieurs jours. Parallèlement, les équipements militaires, totalisant plusieurs dizaines de tonnes, seront rapatriés directement en France par avion-cargo.
Cette opération s’inscrit dans le cadre du retrait général des forces françaises du Tchad. Une demande formulée par le gouvernement tchadien. Débutée il y a deux semaines et demie, la manœuvre doit s’achever d’ici au 31 janvier 2025, conformément au calendrier fixé. Un défi logistique majeur pour l’armée française, déjà sollicitée à Mayotte après le passage du cyclone Chido.
Après Faya-Largeau, le prochain retrait concernera Abéché, à l’est du pays, où une centaine de militaires français sont encore stationnés. La dernière étape consistera à fermer le camp Kossei, à N’Djamena, ultime bastion français au Tchad.
Ville emblématique nichée au cœur du désert, Faya-Largeau a toujours occupé une place stratégique. Durant la Seconde Guerre mondiale, en 1941, le général Leclerc y établit sa base pour lancer l’offensive victorieuse de Koufra, un tournant pour la France libre. Plus tard, dans les années 1970 et 1980, la ville fut le théâtre de violents affrontements avec la Libye, changeant de mains à plusieurs reprises. Aujourd’hui, alors que le dernier soldat français quitte cette oasis chargée d’histoire, une nouvelle page s’écrit.