LE RWANDA ET LE M23 ONT VIOLÉ LE CESSEZ-LE-FEU EN TUANT 14 PERSONNES À LUBERO
Moins de 24 heures après le sommet de Dar es Salaam le 9 février 2025, un cessez-le-feu censé instaurer un calme fragile entre les belligérants en République Démocratique du Congo (RDC), le gouvernement congolais a dénoncé une violente agression de la part des forces rwandaises et du M23. Dans un communiqué officiel, le gouvernement a déploré les attaques répétées sur ses positions, qui ont coûté la vie à 14 personnes et fait de nombreux blessés.

Le ministre de la Communication Patrick Muyaya, ministre de la communication a précisé que le 9 février 2025, les forces rwandaises et leurs alliés du M23 ont bombardé les positions des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) dans la région de Lubero, au Nord-Kivu, notamment dans la localité de Ndoluma. Ces attaques, qui ont eu lieu moins de 24 heures après la fin du sommet régional sur la crise à l'Est du pays, ont pris une ampleur tragique. Le bilan de ces frappes militaires est lourd : 14 morts, dont des civils, et plusieurs blessés. Mais la violence ne s'est pas arrêtée là. Le 11 février, les attaques ont continué dans les localités de Kanyambi, Ndoluma et Tshulo, toujours dans le territoire de Lubero.

L'onde de choc ne s'est pas limitée au Nord-Kivu. Le gouvernement congolais a également dénoncé des attaques dans la province voisine du Sud-Kivu. À Kalehe, les positions des FARDC ont été ciblées par les troupes rwandaises et les rebelles du M23, notamment à Ihusi et Munanira. Bien que l'ennemi ait été repoussé par les forces congolaises, ces attaques sont un signe évident de l'intensification du conflit, avec des renforts ennemis arrivant en continu.
Face à cette escalade violente, le gouvernement congolais, par l'intermédiaire de son porte-parole, a exigé une réponse urgente de la part des communautés régionales. Il a ainsi demandé la convocation immédiate de la réunion des chefs d'État-Major Général (EMG) décidée lors du sommet de Dar es Salaam. L'objectif serait de mettre en place un mécanisme de suivi et de vérification de l'accord de cessez-le-feu, afin de faire respecter les engagements pris par toutes les parties.
Le gouvernement a également appelé la SADC (Communauté de développement de l'Afrique australe) et l'EAC (Communauté d'Afrique de l'Est) à condamner fermement cette violation du cessez-le-feu. Il exige des sanctions à l'encontre des responsables de ces attaques, tout en appelant à une réunion d'urgence des instances dirigeantes de ces organisations régionales pour évaluer la situation sécuritaire et tirer les conséquences de ces agressions répétées.

Lors du sommet de Dar es Salaam, les chefs d'État présents avaient exigé le retrait immédiat de toutes les forces étrangères de la région du Nord-Kivu. Cependant, cette décision semble avoir été ignorée par le Rwanda, qui continue de soutenir activement le M23 dans son combat contre les FARDC.