TARIFS SELON L’ÉTAT DE LA ROUTE

Dans le deuxième arrondissement de la commune de Libreville, le quotidien des habitants de Sotéga vire au calvaire. Entre nids-de-poule, eaux stagnantes et routes dégradées, la circulation devient une épreuve pour piétons comme pour automobilistes. Ce quartier populaire, longtemps oublié des politiques d’infrastructures, crie aujourd’hui son désarroi et exige une réhabilitation urgente de ses routes.

Sur le terrain, les propos des riverains expriment un profond malaise. Orniche Menye, habitante du quartier, ne cache pas sa frustration :
« On ne peut que supporter puisque nous sommes déjà là, mais c’est difficile. Les tuyaux d’eau de Sotéga sont toujours percés, et l’eau qui s’écoule abîme davantage la route. Quand tu veux aller au marché de Nkembo, pourtant proche, il faut proposer 1000 francs au clandoman, sinon il refuse de t’emmener. Ils fixent leurs tarifs en fonction de l’état de la route »

Les conséquences sont lourdes, notamment en cas d’urgence médicale. Ada Marlène, elle aussi résidente, se souvient d’un moment où elle a failli perdre la vie faute de véhicule :
« La nuit, quand quelqu’un tombe malade, il est presque impossible de trouver un taxi. Une fois, j’étais gravement malade. J’ai failli mourir parce que je ne pouvais pas rejoindre la route principale à temps. Elle est tellement mauvaise qu’on doit marcher longtemps avant de trouver un véhicule»

Depuis des années, Sotéga vit au rythme des promesses non tenues. Firmain Esso, habitant du quartier depuis près d’une décennie, résume le sentiment d’abandon :
« Depuis 2016, rien n’a changé ici. Ailleurs, on voit du béton partout. Mais nous, on dirait qu’on n’existe pas. On espère que le nouveau Président pensera enfin à nous»