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87 MILLIARDS SANS RIEN OBTENIR EN RETOUR

87 MILLIARDS SANS RIEN OBTENIR EN RETOUR
L'ancien ministre a d’abord évoqué un projet financé par la Banque Africaine de Développement (BAD) pour la construction d’une route stratégique vers les frontières du Congo.

Lors de son intervention très attendue au Gabon Economic Forum, Jean-Marie Ogandaga, ancien ministre de l'Économie et des Finances sous le régime déchu, a livré le 8 juillet 2025, de véritables confidences sur les dysfonctionnements internes ayant plombé la gestion des fonds publics et accru la dette du pays. Son éclairage  a surpris plus d’un auditeur.


L'ancien ministre a d’abord évoqué un projet financé par la Banque Africaine de Développement (BAD) pour la construction d’une route stratégique vers les frontières du Congo. Il explique que les décisions politiques ont contrecarré l'exécution normale du projet :
« Pire, la BAD, la Banque Africaine de Développement nous prête de l'argent pour goudronner une route qui mène aux frontières du Congo, parce que ça fait partie des routes d'intégration »


a-t-il déclaré.


Cependant, malgré le financement validé, une décision unilatérale est venue tout bouleverser. La BAD a dû intervenir face à un changement de tracé non autorisé :
« Une personne décide que la route ne part pas de Doussala, il faut l'envoyer ailleurs. La BAD dit non, la BAD dit le conseil d'administration a décidé, et dans toutes les conventions que vous avez signées, monsieur le ministre, la route doit aller à Doussala »


a-t-il poursuivi.
Résultat : plus de 87 milliards de francs CFA ont été annulés. Le Gabon a dû payer des pénalités de non-utilisation des fonds, sans que le projet ne voie le jour.


Pour Jean-Marie Ogandaga, ces blocages venaient souvent d'une personne plus influente que les membres du gouvernement eux-mêmes. Ce qui paralysait l’action publique. Il a dénoncé ce qu’il appelle une « court-circuitation systématique du gouvernement » et s’est indigné contre l'image injuste donnée aux ministres :
« On se retrouve en disant que les ministres sont des incompétents, les gouvernements sont des incompétents, mais ces pauvres gouvernements, lorsqu'il y a une personne qui est en dehors, qui est plus puissante que le gouvernement, qu'est-ce que les ministres peuvent faire ? »


Enfin, l’ancien ministre a jeté un pavé dans la marre en revenant sur un épisode personnel lié au paiement du Club de Libreville, qu’il avait pourtant validé. Il a découvert au réveil que le virement n’avait jamais été exécuté, un ordre ayant été donné à son insu pour détourner les fonds vers un autre bénéficiaire. 


 


 

Par Pamphile EBO

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