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PROLONGATION DE LA TRANSITION AU TCHAD

PROLONGATION DE LA TRANSITION AU TCHAD
Le Tchad a prolongé pour deux années supplémentaires sa période de transition électorale le samedi 1er octobre dernier, une décision qui s'inscrit dans le cadre du Dialogue national inclusif et souverain amorcé depuis le 20 août 2022.

C'est en plein Dialogue national inclusif et souverain, entreprit le 20 août dernier que des décisions importantes relevant de l'avenir de l'État tchadien ont été prises par les protagonistes.

En effet, le 1er octobre dernier le Tchad a repoussé la prochaine élection présidentielle en prolongeant de 24 mois la période de transition électorale, le Chef de la junte militaire est alors maintenu à la tête de ladite transition.

Cette deuxième partie de la transition sera consacrée exclusivement aux actions priorités établies dans le cahier des charges.

Un cahier basé fondamentalement sur un ordre de priorité en fonction de l'importance et de l'urgence des recommandations et résolutions du dialogue national.

Au cours de ce dialogue de reconstruction et de réconciliation nationale, les membres de ce gouvernement militaire de transition sont habilités à proposer leur candidature à la future échéance présidentielle.

Le fils de l'ancien Président du Tchad Mahamat Déby Itno qui avait été déclaré Président de la République par intérim suite au décès de son père Idriss Déby Itno, jouit alors de la possibilité de déposer une candidature à la future présidentielle.

 

Des décisions qui ne font pas l'unanimité

 

Il convient de souligner que la communauté internationale avait toutefois demandé à Mahamat Déby de ne pas prolonger la transition au-delà de 18 mois et de ne pas se présenter à la présidentielle ensuite.

En outre, le conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union Africaine (UA) a réitéré, jeudi dernier son appel aux autorités de transition , à respecter la période de 18 mois pour l'achèvement de leur mandat..

Une période de transition qui devait prendre fin le 20 octobre prochain.

En plus de cela, ledit conseil a rappelé sans équivoque qu’aucun membre du Conseil militaire de transition (CMT) ne pourra être candidat aux prochaines élections.

Des rappels à l'ordre qui auraient permis de rendre le pouvoir aux civils de la plus rigoureuse des manières.

Le non-respect des avertissements de l'Union Africaine expose les dirigeants de la transition à des sanctions.

 

 

   Pour une transmission dynastique du Pouvoir 

 

Le Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (FACT), qui constitue le groupe rebelle ayant mené l'offensive qui a coûté la vie à Idriss Deby l'ancien Président du Tchad n'a jamais pris en considération l'intérêt de ce dialogue national.

Ce groupe opposant estime que ledit dialogue n'est qu'une forme de préparation à la prise de pouvoir de Mahamat Deby.

Ce qui vire alors à une transmission dynastique du pouvoir, car ce dernier n'hésitera pas à accéder à la fonction suprême.

Pour le chef du FACT Mahamat Mahdi Ali, les résolutions qui se prennent pendant ce dialogue donnent du poids à leur choix en matière de politique.

Si ces décisions respectaient les attentes du peuple tchadien, le groupe rebelle aurait mis un terme à la  lutte  entamée  en faveur de la liberté du peuple tchadien.

 

Des promesses devenues incertaines

 

Rappelons qu'après la mort d'Idriss Déby Itno au front contre les rebelles, en avril 2021, son fils Mahamat Déby a été désigné président par intérim à la tête d'un Conseil militaire de quinze généraux dans l'optique de mener à bien la période transitive.

Ce dernier avait alors promis aux populations tchadiennes des élections libres et démocratiques dans un délai de 18 mois.

De plus, un dialogue national inclusif avec les opposants et les différents groupes rebelles devait être amorcé pour permettre une bonne reconstruction de l'État tchadien.

Hélas, le constat semble aller à l'encontre de ces promesses, non seulement plusieurs groupes d'opposants et de rebelles n'ont pas pris part audit dialogue considéré comme biaisé d'avance.

Les décisions qui en ressortent progressivement de cette rencontre viennent à l'appui des dires et des opinions de ces opposants.

Par MILEBOU IBINGA Marie Charlotte Nice

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