L'ancien Président Des Comores jugé pour haute trahison a été condamné à la prison à perpétuité ce lundi matin du côté de la Cour de sûreté de l'État. Le verdict a été rendu en l'absence de l'ancien président Ahmed Abdallah Sambi et de ses avocats. Ces derniers n'avaient assisté qu'à une seule audience le lundi dernier, au sortir de laquelle ils ont jugé le tribunal en charge de l'affaire partial et subjectif. Les 12 accusées ont donc reçu des peines variantes de deux ans d'emprisonnement avec sursis à la prison à perpétuité. Ces 12 accusés ont étés poursuivis pour une affaire qui porte atteinte à la Citoyenneté économique du pays. Cette dernière se caractérise par le détournement d'une forte somme d'argents issue de la vente de passeports comoriens à des étrangers. Le procureur avait estimé la somme à plus de 1,8 milliard d'euros détournés.

Ce qui est d'autant plus élevé que le PIB de l'archipel.

“Il a trahi la mission qui lui a été confiée par les Comoriens” avait martelé le procureur Ali Mohamed Djounaid d'un ton solennel lors des réquisitions.

 

Des accusations suspectes

Selon les avocats de l'ancien Président de l'archipel, aucune trace de cet argent n'a été retrouvée. Ce qui avait conduit à une reconduction des faits quittant de "corruption" à "haute trahison". Une incrimination qui n'existerait tout bonnement pas dans les textes qui régissent l'archipel. Selon le Maître Mahamadou Ahamada, avocat de la défense, ce verdict constitue la suite logique d'un procès inique visant à se débarrasser de toute opposition. Il sied de rappeler que l'ex-président Ahmed Abdallah Sambi âgé de 64 ans constitut le principal opposant du président actuel Azali Assoumani. Il avait été arrêté et placé en détention préventive depuis plus de quatre ans, bien plus que la durée légale fixée à huit mois. Une détention taxée d'arbitraire par les Nations Unies et de séquestration par ses proches. Ce matin, il a écopé d'une peine à perpétuité aux côtés d'une autre figure politique, l'ancien vice-président et candidat à la présidentielle de 2016, Mohamed Ali Soilihi.

Ce dernier a pris 20 ans de prison alors qu'il se trouve en France pour des raisons médicales.

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