SÉNÉGAL : UN JOURNALISTE EN ARRESTATION
Pape Alé Niang, un journaliste célèbre au Sénégal par ses chroniques régulières sur l’actualité a été arrêté dimanche à Dakar, la capitale sénégalaise.
Au cours du même week-end, Fatou Dione a été victime de "violence policière" samedi lors d’une manifestation interdite à Dakar.
Selon la Coordination des associations de presse (CAP), elle se serait évanouie au moment où les forces de l’ordre sont venues l’évacuer avec une brutalité inouïe.
Une vingtaine de personnes a également été arrêtée samedi après-midi, lors de cette manifestation interdite par le préfet de la ville.
Il sied de rappeler que la manifestation a été organisée par un collectif d’activistes, elle visait à réclamer la libération de "détenus politiques".
Les origines de l'arrestation
Selon Me Ciré Cledor Ly, l'un de ses avocats, l'ordre d'arrestation du journaliste a été donné par procureur de la République.
C'est dans cette optique que la police a procédé à l’interpellation de Pape Alé Niang.
Il lui est reproché d’avoir tenu des propos diffamatoires contre des gradés de la gendarmerie tout en rendant public des documents classés secrets de l’armée.
Ces documents confidentiels proviendraient donc de l’affaire "Sweat Beauté".
Le nom de l'affaire provient d’un salon de massage dont l’une des employées accuse de viol Ousmane Sanko un des leaders de l’opposition.
Face à ses accusations d'une certaine gravité, les avocats du journaliste soulignent le fait que l'objectif des autorités n'est rien d'autre que de le faire taire.
Plusieurs organisations ont dénoncé cette arrestation qui frôle l'abus dans ce pays ou le phénomène devient recrudescent.
Le Syndicat des journalistes et professionnel de la communication (Synpics) s'est fortement insurgé contre ces méthodes de traitement des journalistes peu orthodoxe.
Le syndicat aurait alerté les autorités il y a deux semaines de cela, sur une multiplication des violences contre les journalistes.
Une alerte qui n'a certainement pas porté de fruits car le pays est témoin de la récidive des autorités.
Rappelons tout de même que le Sénégal occupe la 73e place sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse établi en 2022 par l’ONG Reporters sans frontières (RSF).