La création d’un ministère de la promotion de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption et de l’évaluation des politiques publiques, confié à Francis Nkea Ndzigue, répond à une volonté exprimée par le Chef de l’Etat Ali Bongo dans son discours prononcé le samedi 8 juin 2019, visant à lutter efficacement contre une gangrène qui plombe la performance et le rendement de l'administration publique au Gabon.  C'est donc la preuve de l'existence d'un phénomène qui touche quasiment toute l'administration publique du pays. Alain-Claude Bilie-By-Nze ne serait-il donc pas informé de cette réalité ?

La mémoire collective se souvient encore de cette vidéo fracassante qui aura fait le tour de la toile et fais trembler quelques personnes visées

"La lutte contre la corruption est un combat que j’ai commencé depuis longtemps et je vais continuer. La récréation est terminée, si vous connaissez les corrompus, il faut déjà leur dire que le ministre de la lutte contre la corruption a dit que la recréation est terminée. Avec moi, ils n’auront pas le sommeil, c’est un engagement personnel. Il faut le leur rapporter. Nous allons attaquer les corrompus qui sont au gouvernement. Nous allons attaquer ceux qui sont dans les administrations centrales, le budget est le siège de la corruption, les marchés publics, tous ces réseaux, nous allons les combattre pour assainir le pays. La corruption ne peut se réduire qu’à travers la prévention. Ils sont déjà habitués à la stigmatisation, il y a des gens qui sont préparés pour être des bagnards, la prison ne leur dit plus rien. Malgré tout ce que Mamba a fait, personne ne recule", avait déclaré en juin 2019, Me Francis Nkea Ndzigue, ministre de la promotion de la bonne gouvernance, de la lutte contre l'enrichissement illicite.

 

Qu'en est-il aujourd'hui ? Cinq jours plus tard après ces propos, le même ministre venait s'excuser d'avoir offusqué certains de ses collègues et autres autorités des arcanes du pouvoir.

Une corruption grandissante à tous les niveaux

Dans sa nouvelle enquête publiée le 13 janvier 2023 par Afrobarometer (réseau panafricain de recherche par sondage), Afrobarometer présente un baromètre qui fait état des administrations corrompues entre 2019 et 2021 au Gabon.

Il en ressort que, la présidence dont font partie les officiels,est l'administration la plus corrompue du pays avec un taux de corruption de 70 % en 2021, devant les forces de sécurité et de défense (68% en 2021) et les Honorables Députés de l’Assemblée Nationale (68%). Par la suite Viennent les agents des impôts (62%); les juges et magistrats (60%); les conseillers communaux (51%); les fonctionnaires (48%); les chefs traditionnels (38%) et les leaders religieux (34%).

Comment donc accorder du crédit au Premier Ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, quand hier devant les administrés du ministère des transports, il indique que :

“Je constate avec regret que le phénomène de la corruption dans notre administration devient plus que préoccupant".

Il s'agit pourtant d'une administration qu'il maîtrise plus que depuis 2016 il occupe des postes de responsabilités au sein des différents gouvernements jusqu'à sa nomination en tant que Premier Ministre il y a plusieurs semaines. Dans tous les cas, l'impact du travail effectué par le ministère en charge de lutter contre la corruption est manifestement toujours attendu.

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