Après un préavis de grève de 8 jours signé et déposé le 20 mars dernier, les agents syndiqués du Centre Hospitalier d'Oyem ont décidés de rentrer en grève illimitée dès ce 28 mars. Pour les agents syndiqués, ce mouvement d’humeur permettra d'attirer l'attention  des gouvernants sur les difficultés qu'ils rencontrent tant sur le plan salarial qu'administratif de façon générale.

Ainsi, dans leur cahier de charge les agents du CHRO, revendiquent-ils, le manque de respect de la direction à l'égard de tous les agents; la réhabilitation de tous les agents chassés de l’hôpital sans respect des procédures administratives; le payements de toutes les primes sur la base de 25%, selon la production par service. Le rétablissement des primes des directeurs, chefs de service et autres agents injustement coupés; rétablissement des repas chauds pour les agents et les malades par les réouvertures des cuisines; le transport régulier; la disponibilité du matériel des chirurgies de blocs opératoires et de la petite chirurgie; la prise en charge par la CNAMGS des AVP aux urgences. Que de maux qui ne semble pas toucher la tutelle.

La publication mensuelle et régulière de la production de l’hôpital; le paiement des primes de sage-femmes jugé  injustement coupé au mois de décembre 2022; rétablissement de la prime de garde des médecins spécialiste et TSAR; la réouverture du bloc gynécologie par l'achat des équipements et des boîtes de pansements; mise en place d'une unité de casse (Morgue et EVASAN); achat de fournitures de bureau et équipement du laboratoire et réparation de l’appareil et banque de sang; la réparation du scanner; et enfin l'augmentation de la prime de garde à 5000fcfa pour la MONP, 7000fcfa pour les infirmiers et 10.000fcfa pour techniciens supérieurs. 

Le bulletin de santé du centre hospitalier régional d’Oyem (CHRO) est alarmant. Il souffre d’un mal chronique. La structure hospitalière publique d’Oyem, communément appelé hôpital canadien est sous assistance respiratoire. Pénurie de matériel, manque des médicaments, coupures d’électricité, manque d’eau courante, constituent l’ensemble des maux qui minent le bon fonctionnement de cette structure fonctionnelle depuis près d’une vingtaine d’années.

 

Une structure oubliée depuis le départ des canadiens

Si dans le temps où les canadiens géraient le Centre Hospitalier Régional D'Oyem appelé à l'époque hôpital canadien était une référence dans la province du Woleu-Ntem  un bijou pour la région nord ce n'est plus le cas depuis leur départ. Depuis plusieurs années les populations et le personnel de santé du CHRO se plaignent du mauvais état de la structure, du manque de matériel qui obligent le personnel de l’hôpital à s’approvisionner en matériel et en médicaments au Cameroun afin de les revendre aux malades qui n'ont aucun choix que de débourser de l'argent pour s'en procurer et sauver leur parent malade.

«Nous-mêmes, nous achetons nos propres médicaments à nos propres frais et souvent on est confrontés à des problèmes parce que nous n’avons pas assez de moyens pour faire face aux ordonnances qu’on nous délivre »,

 

s'est confié, une patiente.

À côté de la pénurie du matériel, et de l’obsolescence des plateaux techniques du CHRO, cette structure sanitaire ne peut même pas se fournir en médicaments.

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