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RDC: LA "CONGOLITÉ", UN PROJET DE LOI DANGEREUX SELON L'ARCHEVÊQUE DE KINSHASA

L'archevêque de Kinshasa a profité des fêtes de Pâques pour incriminer la proposition de loi sur la « congolité » qui interdit l’accès aux fonctions de président de la République et autres fonctions régaliennes aux Congolais ayant un parent étranger.

À l'occasion de la veillée pascale, à la cathédrale Notre-Dame du Congo, le prélat catholique s'en est ouvertement pris au projet de loi sur la « congolité », en dénonçant une proposition de loi dangereuse.Il a indiqué le pays a déjà des conflits à l’Est, à l’Ouest et un peu partout sur le territoire. Il dit être  convaincu que cette loi sur la "congolité" viendra ajouter un grand conflit sur ce que les congolais connaissent déjà.

Les conséquences : nous n’aurons peut-être que nos yeux pour pleurer »

ajoute l’archevêque de Kinshasa.

Si le texte était adopté, seuls les Congolais ayant deux parents congolais pourraient être élus président de la République ou exercer des fonctions régaliennes.

 « Au lieu de nous focaliser sur l'examen d'une telle loi qui nous divise, nous ferions plutôt mieux de nous resserrer les coudes pour déceler le jeu funeste des ennemis de notre patrie avec leurs velléités de balkanisation de notre pays »

a encore tonné l’homme d’église.

Ces paroles ont été accueillies par des applaudissements des fidèles, pendant et après le culte, certains saluant le « courage » du cardinal, d'autres appelant les autorités congolaise à réfléchir à cette question « pour éviter ce qu'il s’est passé en Côte d’Ivoire avec le concept d’ivoirité.Mgr Fridolin Ambongo a également fustigé la persistance des violences dans le territoire de Kwamouth, à l’Ouest du pays. Les attaques intercommunautaires ont fait au moins 300 morts, depuis juin dernier, selon Human Rights Watch.

 

Poursuite judiciaire

Initié par le candidat à la présidentielle de 2018, Noël Tshiani et endossé à l’Assemblée nationale par le député Nsingi Pululu, ce texte rencontre une farouche opposition des organisations de la société civile et l’Église catholique. Certains activistes dénoncent une initiative visant à écarter les potentiels candidats à la prochaine présidentielle, particulièrement Moïse Katumbi, ancien gouverneur de l’ex-Katanga.

Pour Gratien Iracan, Noël Tshiani et tous ceux qui appuient cette proposition de loi doivent être poursuivis par la justice car, souligne-t-il, « toute tentative d’alignement d’une quelconque proposition en contradiction avec un traité international ne doit pas se faire à l’Assemblée nationale ».Dans la foulée, il a annoncé qu’il va mobiliser le peuple pour la signature d’une pétition adressée aux autorités congolaises et au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.

L’élu de Bunia rappelle que l’article 20 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques dispose que

 « toute propagande en faveur de la guerre est interdite par la loi. Tout appel à la haine nationale, raciale ou religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence est interdit par la loi ».

Il a précisé que la RDC a ratifié ,le 1er novembre 1976, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques suivant la résolution de l’Assemblée générale de l’ONU adoptée le 16 décembre 1966. Article 20 : interdiction de toute propagande en faveur de la guerre et l’incitation à la discrimination.

Par LINA WM

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