Un drone de l’armée nigériane a bombardé un village de Kaduna, Tudun Biri, au nord-ouest du Nigeria et fait au moins 85 morts et de nombreux blessés. Ce dimanche 3 décembre 2023, il est 21 heures, à Tudun Biri. Alors que les populations sont en fête, un drone de l’armée bombarde leur village.

De nombreuses personnes, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées sont tués sur le coup. Des dizaines d’autres sont blessées. Le bilan est lourd: au moins 85 personnes sont passées de vie à trépas. « Le bureau de la zone nord-ouest a reçu des informations des autorités locales selon lesquelles 85 corps ont été enterrés jusqu’à présent, tandis que les recherches se poursuivent », a indiqué l’Agence nationale de gestion des urgences (NEMA, en anglais) sur sa page Facebook.

 

Jusqu’à cette annonce, la NEMA n’a pas pu se rendre à Tudun Biri, à cause des tensions qui persistent parmi la population victime. Les habitants de ce village ne voulaient pas rencontrer les responsables de ceux qui les ont bombardés. Cependant, la NEMA a assuré que les négociations sont en cours avec les différentes communautés pour qu’elle s’y rende.  

L’armée nigériane a affirmé qu’elle n’a pas bombardé ce village de façon intentionnelle. C’était par erreur a indiqué Samuel Aruwan, ministre local de l’Information, à Kaduna. « L’armée nigériane a donné des détails sur les circonstances qui ont mené à cette frappe malheureuse et non intentionnelle. Le major Okoro a expliqué que l’armée nigériane était en mission de routine contre les terroristes, mais que malheureusement les populations de Tudun Biri ont été touchées. Les opérations de sauvetage et de secours se poursuivent. Et des dizaines de blessés ont été évacués à l’hôpital par les autorités ».

Une précédente bavure avait fait 112 morts en 2017

Le Président Asiwaju Bola Ahmed Adekunle Tinubu a ordonné l’ouverture immédiate d’une enquête. Ce n’est pas la première fois que l’armée nigériane bombarde des civils par hasard. Engagée dans une lutte féroce contre les groupes de « bandits » et les djihadistes qui opèrent au nord du pays, depuis 2009, elle est coutumière du fait. En janvier 2017 par exemple, un avion de chasse a causé la mort de 112 personnes. Il avait accidentellement bombardé un camp comprenant 40 000 déplacés. 

Deux ans plus tard, juillet 2019, une frappe aérienne visant des djihadistes tombe sur le village de Gajiganna, non loin de Maiduguri, la capitale de l’État de Borno. Le bilan fait état de 13 civils tués.

 

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