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LA SNBG REVENDUE À 1 MILLION DE FCFA À GSEZ

LA SNBG REVENDUE À 1 MILLION DE FCFA À GSEZ
Le 16 mai 2024, le président de l'Assemblée Nationale Jean François Ndongou, a exposé au gouvernement, le rapport de la commission d'enquête parlementaire sur le rachat de la SNBG par GSEZ.

Le 16 mai 2024, le président de l'Assemblée Nationale Jean François Ndongou, au gouvernement, le rapport de la commission d'enquête parlementaire sur le rachat de la SNBG par GSEZ. Occasion pour lui d’évoquer les incohérences liées à la privatisation de la SNBG.

La revente de la SNGB à GSEZ témoigne de l’hécatombe dans laquelle le Gabon a été  géré par l’ancien régime. A cette époque, la Zone Économique Spéciale du Gabon (GSEZ) SA était considérée comme un partenariat stratégique entre l’État gabonais, Olam International et Africa Finance Corporation.  En décembre 2023, trois mois après le coup de libération,   l’Assemblée nationale de la Transition a mis   en place une Commission d’enquête parlementaire afin d’examiner les conditions de rachat par le groupe GSEZ de la Société nationale des Bois du Gabon (SNBG). 

Selon le  rapport d’enquête parlementaire.

« Ce sont 100% des actions de la SNBG qui ont été cédées à GSEZ »

en contrepartie

« d’un montant symbolique de 1 million de FCFA. »  

Or, souligne ledit rapport,  la reprise du passif de la SNBG a été évaluée à un montant de 22 milliards 480 millions 432 mille 726 Fcfa. La GSEZ s’engageait par la même opération à la reprise de l’intégralité des dettes sociales pour 2 milliards 480 millions 182 mille 439 Fcfa du remboursement des emprunts bancaires de 15 milliards 113 millions et des dettes fournisseurs et diverses de 4 milliards 959 millions 133 mille 734 Fcfa.  Ce qui n’a pas été le cas sur plusieurs points.

La Commission d’enquête  rappelle en outre qu’au moment de la privatisation la SNBG avait un important patrimoine qui se composait de ; l’immeuble siège de la société au centre ville (R+5), du complexe industriel d’Owendo, des permis forestiers, des moyens roulants, de  5 grumiers, des biens mobiliers et immobiliers à Mayumba. Ce patrimoine a été, en grande partie, mis en location par le repreneur.

L’enquête indique ensuite que

«  le cadre légal et réglementaire en vigueur n’a pas été respecté dans la privatisation de la SNBG. Toutes les auditions le confirment. Le processus de privatisation de la SNBG n’a pas été piloté par le comité de privatisation  comme cela avait été le cas pour toutes les opérations de privatisation menées par l’Etat. L’intervention du Comité de privatisation a été bridée et bornée à certains aspects du processus comme le traitement de la dette fournisseur et de la dette sociale”.

Aucun document officiel réglementaire  n’a encadré la revente

Le processus de privatisation, indique le rapport, a fait l’objet de plusieurs dysfonctionnements entre autres ; l’absence de décision du Conseil d’administration de la SNBG approuvant sa privatisation, l’inexistence du programme de privatisation annuel incluant la SNBG ; l’absence d’un document permettant d’établir que le conseil des ministre a formellement approuvé la cession de la SNBG à GSEZ, la sous-évaluation de l’entreprise et de ses actifs, la liquidation des droits des anciens salariés, l’inexistence des obligations de service public devant peser sur le repreneur de la SNBG, défaut d’appel d’offres et de publicité, défaut de publication des actes de transfert de la société et de l’information du public, défaut de détermination du pourcentage des titres réservés en priorité aux personnes physiques ou morales de nationalité gabonaise.

Au regard de l’ensemble de ces dysfonctionnements ; le Parlement recommande à l’Etat gabonais d’ordonner une enquête judiciaire pour faire la lumière sur l’opération de  vente aux enchères publiques des trois usines saisies, l’ANPI doit acter l’inexistence juridique de la SNBG ZERP, annuler les avantages fiscaux dont bénéficie SNBG ZERP et, en conséquence, procéder au remboursement des sommes dont l’Etat a été indûment privées, annuler la convention tripartite de location de l’usine d’Owendo et la rendre bipartite, diligenter un contrôle fiscal sur GSEZ ,  commettre un audit des activités au sein de la ZIS de Nkok et de toutes les autres zones économiques, la SNBG S.A doit payer à ses anciens salariés le reliquat de l’indemnité transactionnelle et l’ensemble des droits sociaux non apurés, explique par ailleurs TOP INFO. 

Ce rapport a été remis le 16 mai 2024, par le président de l’Assemblée nationale, Jean-François Ndongou, au gouvernement. 

Sur la SNBG a expliqué Jean François Ndongou

“ Nous avons dit qu'il faut revisiter le processus de privatisation. Les employés doivent être indemnisés puisque la SNBG a été privatisée. Ils doivent bénéficier de cette situation tel que prévu par le code du travail”. 

La SNBG est chargée notamment  de prélever pour Ie compte de l'Etat et des autres bénéficiaires les taxes, redevances et autres prélèvements éventuels frappant l'okoumé et I'ozigo.

 

Par Pamphile EBO

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