L'ARGENT DES BANQUES N'EST PAS LA PROPRIÉTÉ DES BANQUES
Au cours de la première rencontre du genre, les opérateurs économiques ont axé leurs conclusions sur l’inclusion financière. Pape Ibrahima Diack, administrateur de la Banque pour le Commerce et l’Industrie (BCI), a estimé que les réflexions qui concernent l’inclusion financière doivent être faites à l’échelle nationale et globale. Les opérateurs économiques doivent avoir le maximum de connaissances possibles sur les produits des banques. L’administrateur de la Banque pour le Commerce et l’Industrie estime qu’il ne faut pas se limiter aux acteurs classiques, il faut s’orienter vers les zones rurales, afin de permettre à ces zones rurales de s’approcher des banques
Le monde rural a avant tout besoin d’éducation financière pour comprendre le mode de fonctionnement des banques. Il faut informer les ruraux, afin de faire tomber les préjugés et les réticences. Les banques doivent également rendre leurs produits accessibles à tous, a-t-il expliqué à FINANCIAL AFRIK.
Repenser le système bancaire sénégalais
Pour Pathé Mbengue, directeur général adjoint de la Banque Atlantique, l’inclusion financière est la voie de salut du secteur bancaire sénégalais. Pathé Mbengue a piqué où cela fait mal aux banquiers en leur rappelant que l’’argent des banques n’appartient pas à ces institutions, mais aux clients. Le secteur fait face à des contraintes d’approvisionnement. Il va falloir se réinventer et innover. Avec un taux de bancarisation d’environ 39 %, l’urgence est d’explorer de nouvelles pistes afin d’augmenter le taux d’inclusion financière au Sénégal.
Par contre Ndeye Sokhna Diallo, expert financier au cabinet Banque Stratégie Développement (BSD) Consulting, pense que le système bancaire sénégalais est inadapté pour financer les économies. Les besoins ne sont pas tout à fait évalués par les banques. Les banques doivent mettre en place des dispositifs qui coïncident avec la configuration de l’économie nationale. Ce dispositif passe par des réformes de la part des régulateurs du secteur. Le secteur informel continue de dominer l'économie (au moins 50% du PIB, 95 à 97% des entreprises), mais le taux de bancarisation reste faible (19,6% en 2020, contre 18,6% en 2019).