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Justice

GABON: CES ZONES D'OMBRES QUI PLANENT AU-DESSUS DU PROCÈS LACCRUCHE ALIHANGA

GABON: CES ZONES D'OMBRES QUI PLANENT AU-DESSUS DU PROCÈS LACCRUCHE ALIHANGA
L'actualité ce week-end a été dominée par le procès des personnalités politiques impliquées dans l’opération scorpion, dont Brice Laccruche Alihanga, figure de proue de l’ancien ponte du régime.

L'actualité ce week-end a été dominée par le procès des personnalités politiques impliquées dans l’opération scorpion, dont Brice Laccruche Alihanga, figure de proue de l’ancien ponte du régime. Bien que reparti libre nonobstant sa condamnation à 12 ans de prison dont 9 avec sursis, il est à relever plusieurs incohérences dans ce procès qui aurait dû faire la lumière sur cette affaire de détournement supposé de fonds publics qui a tenu en haleine l’an républicain fin 2019. 

Il est d’abord à constater dans ce procès le deux poids deux mesures lié à l’inexplicable volonté des juges à se soustraire de l’obligation de faire comparaître Ali Bongo Ondimba et d'autres témoins clés tels que Yann Koubdje ou encore Fabrice Andjoua Bongo Ondimba. Dans le même temps, le parquet ne s'est pas interdit de faire comparaître un Laccruche Alihanga affaibli par un cancer et dont l'apparence physique témoigne de la violence de ses conditions de détention. Si la santé du Président déchu peut être une raison valable justifiant la posture des gens, qu’en est-il des autres nouveaux collaborateurs du CTRI ? 

Aucune décision n’a été prise sans mon aval

Brice Laccruche Alihanga, en sa qualité de délégataire des fonds du Président de la République, agissait à la demande de ce dernier. Ce dernier l’a encore bien confirmé à la lumière d’une interview parue dans Jeunes Afrique. « C’est n’importe quoi, assure-t-il. Aucune décision n’a été prise sans mon aval, ni aucune nomination d’ailleurs », a précisé Ali Bongo Ondimba. Pourquoi a-t-on alors jugé inutile de convoquer l’ancien Président afin de dénouer le nœud gordien de cette affaire ? La question reste entière. 

Ce qui est en outre incohérent dans le verdict de la Cour Criminelle, c'est la propension des juges à rendre une telle décision sans tenir compte des grossières transgressions du code de procédure pénale telles que présentées par les Conseils de l’ancien Directeur de Cabinet. Tout se passe comme si, le parquet avait fait le choix curieux, de ne pas se dédire et de ne pas perdre la face en ce qu’il l’aurait obligé à reconnaître tous les dysfonctionnements liés à son fonctionnement. Une volonté de ne pas se remettre en cause. Une posture en outre, qui fait prospérer l’idée que la justice gabonaise tarde à se mettre à la hauteur de l’enjeu historique.

 

Par Pamphile EBO

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