tvplusafrique

Sante

Le Sunlenca, un médicament injectable deux fois par an du laboratoire Gilead, a réussi à prévenir le Sida chez 100 % des femmes à risque

Le Sunlenca, un médicament injectable deux fois par an du laboratoire  Gilead, a réussi à prévenir le Sida chez 100 % des femmes à risque
Gilead pourrait jouer un rôle décisif pour mettre fin à la pandémie du sida si le géant pharmaceutique américain facilitait l'accès à son nouveau médicament anti-VIH révolutionnaire, afirme la directrice exécutive de l'Onusida.

Winnie Byanyima a exhorté Gilead à "entrer dans l'Histoire" en autorisant la fabrication générique du lenacapavir, un antirétroviral injectable très prometteur qu'il sufit d'administrer tous les six mois pour traiter les patients séropositifs.

Le mécanisme existe par le biais du Médecines Patent Pool, appuyé par l'ONU. Il permet de difuser des version génériques moins chères qui pourraient être vendues sous licence dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Quels que soient les bénéfices financiers à tirer du Lenacapavir, devenir le laboratoire qui a permis de vaincre la pandémie du sida aurait un impact encore bien plus grand, selon Mme Byanyima, lors d'un entretien avec l'AFP la semaine dernière au siège d'Onusida à Genève.

"Gilead a l'opportunité de sauver le monde. De sauver le monde, littéralement" du sida,

lance t-elle. 

"Gilead, pourrait devenir l'entreprise qui remporte un prix Nobel. La récompense ne vient pas seulement de l'argent".

Changer la donne

Si 30 millions de personnes dans le monde bénéficient actuellement d'un traitement antirétroviral, 10 millions en sont privées. Et le lenacapavir peut totalement changer la donne, selon la responsable, parce qu'il

"est tellement tellement eficace qu'il appartient à une catégorie diférente de médicaments préventifs".

Il permettrait d'atteindre ceux qui aujourd'hui sont hors de portée des programmes de soins.

"Ces gens qui sont forcés de contourner la loi - les homosexuels, les femmes trans - qui n'auraient à venir que deux fois par an pour se faire injecter et être en sécurité",

souligne Mme Byanyima, sans parler des jeunes femmes africaines, qui redoutent stigmatisation et violence domestique. 

Mais à environ 40.000 dollars US par an -c'est le coût aux Etats-Unis- le lenacapavir est hors de portée pour un grand nombre de malades. Il est aussi testé comme médicament préventif (PrEP) pour éviter l'infection avec une eficacité à 100%, selon une étude publiée fin juin. Pour la responsable onusienne, le laboratoire serait toujours en mesure de faire des bénéfices grace à une tarfication diférenciée entre pays riches et ceux moins bien dotés.

"Nous pourrions être sur le point de mettre fin à cette maladie",

insiste t-elle. 

Gilead -qui fait l'objet d'une campagne concertée de pressions de nombreuses personnalités et ONG - afirme discuter "régulièrement" avec tous les acteurs de la lutte contre le VIH, "y compris les gouvernements et les ONG", pour un accès du traitement "au plus grand nombre de personnes possible".

 

Objectif 2030

Grâce aux progrès en matière de prévention et de traitement, "nous avons désormais tout ce qu'il faut pour que les gens puissent vivre longtemps et en bonne santé", afirme Mme Byanyiama.

Environ 1,3 million de personnes ont été nouvellement infectées par le VIH l'année dernière mais Onusida reste convaincu qu'il est possible d'atteindre l'objectif de mettre fin au VIH comme menace pour la santé publique d'ici 2030. Mais seulement si les responsables politiques font le nécessaire.

"Nous voyons des pays progresser dans ce sens, ce qui prouve également que c'est possible",

explique la responsable, ajoutant que depuis 2010, certains pays d’Afrique subsaharienne ont réduit les nouvelles infections de plus de moitié et les décès jusqu’à 60%. 

Cependant, "nous avons également des régions comme l'Europe de l'Est, l'Asie centrale et l'Amérique latine où les nouvelles infections évoluent dans la mauvaise direction et augmentent". Et la stigmatisation de ces malades les éloigne des soins. 

"Une vie saine"

Mme Byanyima insiste aussi sur une "action bien coordonnée et bien financée" contre les droits LGBT+, les droits reproductifs et l'égalité des sexes.  Ainsi dans son Ouganda natal, où la législation contre l'homosexualité a été durcie, mais aussi la tentative -avortée- de décriminaliser les mutilations génitales féminines en Gambie ou la décision de la Cour suprême des Etats-Unis de supprimer les protections fédérales du droit à l'avortement.  Alors que débute la 25ème Conférence internationale sur le Sida, "nous avons toutes les possibilités pour que les gens puissent vivre une vie saine. Et nous devrions le faire", insiste la responsable.

Par Rédaction TV+ AFRIQUE

Top Articles