SOMALIE: LES DESSOUS DE LA RUPTURE POLITIQUE
La récente déclaration de Fahad Yasin Haji Dahir, ancien chef des services de renseignement somaliens, annonçant la fin de sa collaboration avec l’ex-président Mohamed Abdullahi Mohamed, dit "Farmajo" (2017-2022), a provoqué un véritable séisme à Mogadiscio, selon les informations relayées par Africa Intelligence. Fahad Yasin, autrefois un allié indéfectible de l’ancien chef de l'État, avait continué à soutenir son retour en politique, mais des tensions croissantes au sein de l’entourage de Farmajo ont progressivement éloigné l'ex-maître espion.
Depuis que Farmajo a quitté le pouvoir en mai 2022, certains de ses conseillers voyaient Fahad Yasin non plus comme un précieux allié, mais plutôt comme une figure encombrante. L’ex-président, tout en affirmant maintenir des liens amicaux avec lui, a préféré s’entourer de nouvelles personnalités pour préparer sa campagne en vue de la présidentielle de 2026, évitant ainsi de donner à Yasin un rôle trop important.
Pour Fahad Yasin, cette rupture marque un tournant dans sa carrière politique. L’ancien directeur de la National Intelligence and Security Agency (NISA) doit désormais réévaluer ses options dans un contexte compliqué. D’après Africa Intelligence, ses déplacements sont restreints, notamment à Mogadiscio en raison de préoccupations liées à sa sécurité, et à Nairobi, où les relations entre le Kenya et la Somalie se sont détériorées sous le mandat de Farmajo. Toutefois, il pourrait trouver une porte ouverte parmi les élites politiques du clan Hawiye, auquel appartient le chef actuel des renseignements, Abdullahi Mohamed Ali, dit "Sanbalolshe".
La rupture entre les deux hommes illustre les dynamiques internes et les défis de repositionnement pour les acteurs politiques en Somalie, alors que les préparatifs pour la présidentielle de 2026 commencent à prendre forme.