Qui veut aller loin ménage sa monture. A l’approche de l’élection du prochain Directeur général de l’Agence pour la sécurité et la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) qui regroupe 19 Etats, les tractations vont bon train. Le président de transition du Gabon a envoyé une mission auprès de ses pairs de la Cemac, pour promouvoir la candidature de son compatriote Prosper Zo’o Minto’o. Ce spécialiste des audits au CV kilométrique est passé par la prestigieuse Ecole Nationale de l’Aviation Civile (ENAC, Toulouse en France).

 

Dans le cadre de cette offensive diplomatique, la mission dirigée par le ministre gabonais des Transports, Dieudonné Loïc Ndinga Moudouma qu’accompagne le candidat Prosper Zo’o Minto’o a fait une escale au Cameroun. Cette délégation a été reçue par le Premier ministre camerounais, Joseph Dion Ngute, au nom du président Paul Biya le 14 septembre dernier. L’objectif était clair : solliciter le soutien de la première économie de la région et, par conséquent, espérer que les autres Etats pourront suivre.

« Le Gabon a un candidat au poste de Directeur général de l'Asecna et avec les élections qui approchent, nous pensons que c'est le meilleur moment pour commencer avec le doyen de la région de l'Afrique centrale, Paul Biya, pour solliciter le soutien de Cameroun pour la candidature du Gabon aux élections »

a déclaré le chef de la délégation gabonaise qui, deux semaines plus tôt, s'était rendue en Guinée Equatoriale, pour le même exercice.

Lors de ces rencontres, Prosper Zo’o Minto’o a présenté sa feuille de route et ses objectifs pour l’Asecna, une organisation qui joue un rôle crucial dans la gestion du trafic aérien en Afrique. Actuel directeur du Bureau Afrique centrale et occidentale de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), le candidat gabonais met également en avant ses 34 ans d’expérience dans le domaine. Ce multi-diplômé de l’Ecole nationale supérieure d’ingénieurs (Gabon), de l’Institut national des sciences appliquées de Toulouse (France), de l’Ecole nationale de l’aviation civile de Toulouse (France), et de l’Université du système des Nations Unies de Turin (Italie), a tout du profil idéal selon les autorités gabonaises. 

Selon ECO MATIN, la Cemac est divisée. Prosper Zo’o Minto’o doit battre campagne contre  le Tchadien Adoum Younousmi, qui ne veut pas lâcher prise. Cette situation crée plusieurs sons de cloche au sein de la sous-région. La Cemac ira-t-elle en rangs dispersés à cette élection? C’est la question qui brûle toutes les lèvres. Une division similaire avait déjà prévalu en 2023 pour le contrôle de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac), le régulateur du secteur bancaire dans la Cemac. Le Gabon et le Congo s’étaient rués sur le poste. Personne ne voulait lâcher du lest. La solution de la dernière chance est venue de la Conférence des chefs d’Etat de la Cemac. Elle avait finalement donné gain de cause au Congo (Secrétaire général). Et le Gabon (Secrétaire général adjoint), avait eu un petit de lot de consolation, au terme d’un « consensus », témoignant des difficultés récurrentes de la Cemac à parler le même langage.

 

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