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BEAC: INJECTION ASTRONOMIQUE DE 206 MILLIARDS DE FCFA DANS LE CIRCUIT BANCAIRE DE LA CEMAC

BEAC: INJECTION ASTRONOMIQUE DE 206 MILLIARDS DE FCFA DANS LE CIRCUIT BANCAIRE DE LA CEMAC
L’offre de liquidité de la Banque des Etats de l’Afrique centrale du 24 septembre 2024, a enregistré une sursouscription de l’ordre de 175,77% au regard des besoins exprimés par les banques commerciales de la sous-région.

Le 24 septembre 2024, la Banque des États de l'Afrique centrale (Beac) a opéré une injection de liquidité record de 260 milliards de Fcfa dans le circuit bancaire de la sous-région Cemac. Cette opération a connu une sursouscription de 175,77 %, découvrant l'ampleur des besoins des banques commerciales, dont la demande totale atteignait 457 milliards de Fcfa. Cette nouvelle injection intervient au lendemain de la troisième session du Comité de Politique Monétaire (CPM) de la Beac, qui a décidé de maintenir inchangés ses principaux taux directeurs, explique EcoMatin.

La sursouscription massive observée lors de cette offre de liquidité reflète la dépendance croissante des banques commerciales de la Cemac vis-à-vis de la banque centrale. Depuis juin 2024, lorsque la Beac a repris ses opérations d’injection de liquidité après une pause de plus d’un an, les besoins des banques n’ont cessé de prendre l’ascenseur. L’offre de 120 milliards de Fcfa du 11 juin s’est  rapidement envolée pour atteindre 250 milliards en août 2024, puis 260 milliards en septembre 2024. 

Cette forte dépendance des banques à l'égard de la liquidité fournie par la Beac témoigne des tensions persistantes sur le marché bancaire régional. Elle est en partie la conséquence de la politique monétaire restrictive mise en place par la Beac pour lutter contre l’inflation, qui avait atteint des niveaux inquiétants dans la zone Cemac. Pour contenir la hausse des prix, la banque centrale a intensifié ses opérations de ponction de la liquidité dans les coffres des banques commerciales, tout en maintenant ses taux directeurs à un niveau élevé. Cette politique de restriction monétaire a notamment consisté à augmenter les montants recherchés à travers les émissions de bons, limitant ainsi la disponibilité de crédits pour les agents économiques.

Le resserrement de l’accès au crédit a été conçu pour freiner l'inflation, car un excès de liquidités dans le système financier favorise une hausse des prix. Les prévisions économiques pour 2024 illustrent les défis auxquels la sous-région est confrontée : selon le Fonds monétaire international (FMI), le Cameroun devrait connaître un taux d'inflation de 5,9 %, le plus élevé de la Cemac. La République centrafricaine suivrait avec 4,7 %, puis la Guinée équatoriale (4,4 %), le Congo (3,6 %), le Tchad (3,1 %) et le Gabon (3 %).


 

 

Par Pamphile EBO

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