PRÉSIDENCE: DES CRITÈRES D'ÉLIGIBILITÉ PLUS STRICTS
Le projet de nouvelle Constitution qui sera soumis au référendum le 16 novembre 2024, introduit des changements notables aux critères d'éligibilité pour la présidence de la République. Officiellement publié le 21 octobre 2024, l'article 43 du texte impose des exigences plus rigoureuses aux candidats à la plus haute fonction de l'État, avec pour objectif de garantir que le futur président soit solidement ancré au pays.
Nationalité
L'article 43 stipule qu'un candidat à la présidence doit être né Gabonais, de père ou de mère gabonais également né Gabonais. La question de la nationalité devient ainsi un pilier central du texte : toute double nationalité est strictement interdite, sauf si le candidat a renoncé au moins trois ans avant l'élection.
Un âge défini et un lien familial
Le projet de Constitution fixe l'âge des candidats entre 35 et 70 ans. Cette tranche vise à garantir une expérience de vie suffisante, tout en présentant un âge avancé qui pourrait peser sur la fonction présidentielle. Par ailleurs, le candidat doit être marié à une personne de nationalité gabonaise et avoir résidé sans interruption au Gabon pendant trois ans avant l'élection. Cette condition réaffirme l'importance d'un lien intime et continue avec le pays.
Maîtrise des langues nationales
Sur le plan culturel, la maîtrise d'au moins une langue nationale est désormais requise. Cette mesure témoigne de la volonté de renforcer l'identité nationale, en s'assurant que le futur président soit à même de communiquer avec l'ensemble de la population dans une langue enracinée dans la culture gabonaise.
Un état de santé irréprochable
L'état de santé des candidats sera également scruté avec attention. Le texte exige un bilan de santé physique et mental irréprochable, qui devra être confirmé par un collège médical désigné par les bureaux des deux chambres du Parlement et placé sous la surveillance de la Cour Constitutionnelle. Cette exigence vise à garantir que le président soit en mesure d'assumer pleinement
Exclusion des proches du président
Le projet de Constitution introduit une interdiction de candidature pour les conjoints et descendants directs d'un président en exercice. Cette mesure a pour mais de prévenir toute succession familiale, assurant que la présidence ne devienne pas un poste transmis de génération
Tournant historique
Bien que cette réforme vise à moderniser et renforcer les critères d'éligibilité, certains la considèrent comme un moyen de restreindre l'accès à l'élection présidentielle. D'aucun n'estime que ces conditions pourraient écarter certains postulants. Le référendum du 16 novembre 2024 sera l'occasion pour les citoyens gabonais de se prononcer sur ces dispositions, déterminant ainsi les futures règles de la course à la présidentielle.
Ce texte ambitieux marque un tournant dans la conception de la fonction présidentielle au Gabon, mettant en avant des valeurs de loyauté, d'enracinement culturel et de responsabilité.