PRODUIRE 500 000 OUTILS AGRICOLES
Le président Bassirou Diomaye Faye a dévoilé récemment une ambitieuse stratégie de développement pour le Sénégal, mettant l’industrialisation au cœur de la transformation économique du pays.
Pour attirer davantage d’investisseurs, les autorités sénégalaises ont annoncé une expansion des zones économiques spéciales (ZES) : leur nombre devrait passer de 5 à 45 d’ici les prochaines années. Cette initiative vise à faciliter l’accès au foncier pour les entreprises, un obstacle majeur au développement industriel du pays.
Dans ce cadre, l’usine Senoutil, inaugurée dans la région de Thiès à Sandiara, devient la première entreprise à fabriquer localement des outils agricoles comme des râteaux, serpettes, houes, et binettes. « Nous prévoyons de produire 500 000 outils dans les cinq prochaines années pour soutenir le secteur agricole local », explique Ibrahima Gallo Ndao, directeur général de Senoutil. Thiès, une région reconnue pour ses activités maraîchères et ses carrières, s’avère stratégique pour cet investissement. En plus de répondre aux besoins du secteur primaire, Senoutil projette de produire des outils pour l’industrie de la construction.
Les ZES sénégalaises imposent une règle : exporter au moins 50 % de la production. Ibrahima Gallo Ndao y voit une opportunité, surtout si le projet ferroviaire du Sénégal se réalise. « Avoir des lignes jusqu’à la frontière malienne et mauritanienne faciliterait l’exportation et le transport des marchandises à l’échelle régionale », souligne-t-il. Cette amélioration des infrastructures pourrait renforcer les échanges commerciaux et permettre une meilleure connexion entre les régions du pays.
Pour Cheikh Sow, directeur de l’entreprise Saintex, partenaire de Senoutil et spécialisé dans la fabrication de pièces métalliques en France, la réforme de la formation professionnelle est cruciale pour le succès des projets industriels au Sénégal. « L’accessibilité et la rapidité du traitement des dossiers sont essentielles, mais il est aussi important de miser sur une formation professionnelle adaptée, en adéquation avec les besoins industriels du pays », souligne-t-il.
Avec cette stratégie d’industrialisation et l’expansion des ZES, le Sénégal aspire à créer 3 millions d’emplois, offrant des perspectives à une jeunesse en quête d’opportunités. Le projet « Sénégal 2050 », remis au président par Ousmane Sonko, cadre cette ambition dans une vision à long terme visant à positionner le pays comme un leader industriel en Afrique de l’Ouest.