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53 PARTIS POLITIQUES DISSOUS, 54 SUSPENDUS

53 PARTIS POLITIQUES DISSOUS, 54 SUSPENDUS
Le gouvernement de transition en Guinée a placé "sous observation" les principaux partis d'opposition, déjà considérablement affaiblis, et en a dissous 53 autres, selon un document officiel.

Le gouvernement de transition en Guinée a placé "sous observation" les principaux partis d'opposition, déjà considérablement affaiblis, et en a dissous 53 autres, selon un document officiel. Cette "évaluation" survient dans un climat de répression croissante exercée par les autorités militaires et à deux mois de la fin de 2024, échéance initialement fixée sous la pression internationale pour le transfert du pouvoir à un gouvernement civil. 

Le ministère de l'Administration du territoire, auteur du rapport, justifie ces mesures par des manquements aux règles légales, comme l'absence de bureaux officiels en Guinée, la non-conformité des agréments et des irrégularités comptables. Le rapport évoque la nécessité de « nettoyer l'échiquier politique » et affirme que ces défauts ont entraîné « de nombreux dérapages » dans l'exercice des libertés publiques, menaçant ainsi l'équilibre social du pays.

Sur les 211 partis recensés, 53 ont été dissous, 54 suspendus pour trois mois et 67 placés sous observation pendant trois mois, période durant laquelle ils devront se conformer aux exigences légales sous peine de suspension. Trente-sept parties n'ont pas été évaluées. Les principaux partis d'opposition, dont le Rassemblement du peuple de Guinée d'Alpha Condé, l'Union des forces démocratiques de Guinée et l'Union des forces républicaines, figurent parmi ceux placés sous observation. 

Le rapport ne fait mention d'aucun calendrier de transition vers un gouvernement civil, malgré la situation socio-économique difficile de la Guinée, qui dispose pourtant de ressources naturelles importantes. Par ailleurs, des personnalités proches du pouvoir militaire ont récemment ouvert la voie à une éventuelle candidature du général Mamadi Doumbouya, chef de la junte depuis le putsch.

Depuis la prise de pouvoir de la junte, les autorités ont intensifié les mesures de répression contre les opposants, interdisant les manifestations, dissout un collectif réclamant un retour à la gouvernance civile, et retiré l'agrément de plusieurs médias privés. Selon les organisations de défense des droits de l'homme, la répression des manifestations non autorisées a entraîné la mort de dizaines de personnes, aggravant ainsi les tensions politiques et sociétales.




 

Par Pamphile EBO

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