ACCÈS AUX MÉDICAMENTS IMPOSSIBLE DÈS LE 12 NOVEMBRE 2024
Le Syndicat des pharmaciens du Gabon (Sypharga) a en effet annoncé une suspension totale de ses mises à dispositions aux patients inscrits à la CNAMGS à partir du 12 novembre 2024.
Cette décision est justifiée par un passif de plus de 3 milliards de francs CFA de dettes accumulées par la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS). Cet avertissement, rendu officiel le 25 octobre 2024, a été suivi d'une onde de choc : le pays se prépare à une crise potentielle qui pourrait gravement impacter l'accès aux soins. Le 12 novembre 2024 pourrait marquer un tournant dans le système de santé gabonais. Ce sont des années de dysfonctionnements et de retards de paiement qui ont abouti à cette situation critique. D'après Sypharga, les délais contractuels de 15 jours pour le règlement des factures n'ont jamais été respectés.
"Nous avons toléré des délais de 30 jours, bien que non conformes au contrat, mais même cette limite a été fréquemment dépassée"
déclare un membre du syndicat. Pour alléger la pression sur les officines, un accord avec Ecobank avait permis des règlements hebdomadaires, mais cette solution temporaire est désormais caduque, avec des paiements qui reviennent à un rythme mensuel, créant un gouffre financier insoutenable pour les pharmacies.
Le changement politique intervenu le 30 août 2023 avait pourtant nourri des espoirs d'améliorations concrètes dans le secteur de la santé. Cependant, la situation semble s'être aggravée, comme le soulignent les pharmaciens. Ce préavis est à la fois une réponse aux paiements en souffrance et un appel à réformer un système en proie à des pratiques de fraude et à des listes de produits remboursables non adaptées.
"Nous réclamons non seulement le paiement de nos créances, mais aussi des réformes urgentes"
insiste Sypharga.
Si cette suspension devait se concrétiser, elle pourrait priver des millions de Gabonais de médicaments essentiels, amplifiant les craintes d'une crise sanitaire d'envergure. Alors que le pays s’apprête à voter pour un référendum dans un climat déjà tendu, cette nouvelle secoue l'opinion publique et alerte les autorités sur l'urgence de trouver des solutions. La question est désormais de savoir si le gouvernement parviendra à désamorcer cette bombe à retardement à temps.
En attendant, l’incertitude plane et le système de santé gabonais retient son souffle, face à une potentielle paralysie imminente.