SEEG: LES DÉLESTAGES SONT REVENUS
Dans la nuit du vendredi 1er au samedi 2 novembre 2024, à 00 h 39, plusieurs quartiers de Libreville ont été plongés dans l’obscurité à la suite de coupures d’électricité. Selon la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), cet incident résulte d’un dysfonctionnement survenu sur le réseau interconnecté de la capitale. Ce problème technique a entraîné l’arrêt brutal des groupes électrogènes de la centrale thermique d’Alénakiri, située dans la banlieue sud de Libreville. Bien que l’électricité ait été progressivement rétablie dans certains secteurs au cours de la journée, de nombreux habitants ont exprimé leur frustration face à ces interruptions récurrentes.
Ces pannes à répétition posent la question de la stabilité et de la fiabilité des infrastructures énergétiques de la SEEG. Pour beaucoup, cet incident est le signe révélateur d’une crise plus profonde au sein de la société. En effet, la SEEG, qui gère à la fois la production et la distribution de l’électricité et de l’eau au Gabon, est confrontée depuis des années à de nombreux défis : vieillissement des infrastructures, manque d’investissements suffisants, et des problèmes logistiques entravant le bon fonctionnement du réseau.
Les critiques à l’encontre de la SEEG ne sont pas nouvelles. Les consommateurs dénoncent régulièrement des interruptions de service, parfois prolongées, ainsi que des hausses tarifaires jugées injustifiées. Pour certains experts du secteur énergétique, la panne survenue ce week-end pourrait être le reflet d’une gestion déficiente et d’un besoin urgent de modernisation des installations. Ils mettent en lumière l’absence de plan d’entretien préventif et la dépendance excessive à la centrale d’Alénakiri, qui est censée suppléer à la demande croissante d’énergie de la capitale.
De son côté, la SEEG a promis une enquête approfondie pour identifier les causes exactes de l’incident et pour éviter qu’un tel événement ne se reproduise à l’avenir. Toutefois, ces assurances peinent à convaincre la population, qui réclame des solutions concrètes et une meilleure communication en période de crise.
La situation met également en lumière la dépendance du Gabon à ses centrales thermiques, malgré les nombreux projets annoncés pour diversifier le mix énergétique du pays. Le potentiel en énergie renouvelable, notamment en hydroélectricité et en solaire, reste sous-exploité, faute de financements ou de mise en œuvre effective.
Dans ce contexte, la question demeure : la SEEG est-elle en proie à une crise latente ? Entre la nécessité de réformes structurelles et les attentes grandissantes des consommateurs, la société se trouve à un tournant. Les prochains mois seront déterminants pour évaluer si la SEEG parviendra à stabiliser ses services et à regagner la confiance des Gabonais ou si les coupures à répétition continueront à alimenter la grogne populaire et à signaler des failles structurelles plus profondes.