ÊTRE CAPABLE DE DIALOGUER DANS UNE LANGUE LOCALE
L'Article 43 du projet de Constitution gabonaise est une disposition innovante qui propose de nouvelles conditions d’éligibilité à la Présidence de la République. Ce texte stipule que tous les citoyens gabonais, hommes et femmes, sont éligibles à la magistrature suprême, à condition, entre autres, de maîtriser au moins une langue nationale. Cette exigence soulève plusieurs implications, conséquences et avantages pour la société gabonaise.
Tout d’abord, le bien-fondé de cette disposition réside dans sa valorisation des langues locales. Dans un pays aux multiples cultures et dialectes, cette condition fait preuve d'une reconnaissance et d’un respect pour le patrimoine linguistique et culturel du Gabon. En imposant la connaissance d’une langue nationale, cet article 43 du projet de Constitution encourage les candidats à s’impliquer plus profondément dans la culture gabonaise, ce qui pourrait renforcer le sentiment d'appartenance nationale et de cohésion sociale.
Les implications de cette exigence sont significatives. Elle pourrait, en effet, encourager davantage de jeunes et de citoyens issus des communautés rurales à s'engager politiquement, car la connaissance des langues nationales est souvent plus répandue dans ces milieux que dans les milieux urbains où le français, la langue officielle, domine. En outre, cette condition pourrait également favoriser une plus grande proximité entre le futur président et le peuple gabonais, car la langue locale permet une communication plus directe et plus authentique.
Cependant, cette condition pourrait aussi restreindre certains candidats, notamment ceux issus de milieux où les langues locales sont peu pratiquées, comme la diaspora gabonaise. Cela pourrait limiter la diversité des profils éligibles.
Malgré tout, les avantages restent nombreux. En intégrant les langues nationales dans le processus électoral, l’Article 43 promeut l’identité culturelle du Gabon tout en facilitant une meilleure compréhension et une meilleure accessibilité de la présidence pour les citoyens de toutes les régions.