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CONÇUE POUR 800 ÉTUDIANTS, SURPEUPLÉE AVEC 4 500

CONÇUE POUR 800 ÉTUDIANTS, SURPEUPLÉE AVEC 4 500
Depuis le début de l’année académique 2025-2026, l’Université des Sciences et Techniques de Masuku (USTM) est au bord du gouffre.

Une cocotte-minute prête à exploser. Depuis le début de l’année académique 2025-2026, l’Université des Sciences et Techniques de Masuku (USTM) est au bord du gouffre. Ce temple du savoir, vieux de 39 ans, traverse une crise multidimensionnelle sans précédent : surpopulation, grève des enseignants, mauvaises conditions de travail, dettes impayées, chambres du campus bondées. Le torchon brûle entre les enseignants et l’administration.


L’université, conçue à l’origine pour accueillir 800 étudiants, est aujourd’hui criblée de dettes et dépassée par une population estudiantine qui atteint les 4 500 inscrits.


« Les amphithéâtres actuels ne suffisent plus. Nous n’avons qu’un seul auditorium d’une capacité de 500 places. Cela tord le cou à toute tentative d’enseignement de qualité »


déplore Pr Bill Raphaël Bikanga, recteur de l’USTM.


Face à cette situation intenable, les enseignants ont décidé de rentrer en grève. En cause : le non-paiement des vacations depuis l’année universitaire 2024-2025.


« Malheureusement, à cause des difficultés de décaissement, rien n’a été soldé. À ce jour, aucun enseignant n’a perçu ses vacations »


explique le recteur à Gabon1ère, à bout de nerfs. L’administration, elle aussi, travaille d’arrache-pied pour tenter de rattraper le temps perdu, mais les obstacles s’accumulent.


Cette crise, marquée par une montée d’adrénaline quasi permanente, s’est accentuée malgré une aide de 200 millions de francs récemment débloquée par le Trésor public.


« Les collègues estiment que ce n’est pas assez. L’USTM a pris à la gorge ses agents sans réellement leur donner les moyens d'assurer un emploi du temps affolant»


souligne Pr Bikanga. La hausse de tension entre les différentes parties prenantes rend les discussions difficiles.


Au cœur de cette cocotte-minute universitaire, étudiants et personnel administratif implorent un accompagnement urgent de l’État.


« L’USTM est une université de référence dont le pays a besoin, surtout en cette période axée sur la transformation des matières premières »


insiste le recteur.


« Nous avons même été reçus par la vice-présidence du gouvernement, mais jusqu’à présent, très peu a été fait »



Alors que l’année académique n’a toujours pas débuté, la situation de l’USTM reste alarmante. Coincée dans un trou béant budgétaire.


 


 

Par Pamphile EBO

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