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98,44 % DES VOIX

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L’opposition fait grise mine.

Les dés sont presque jetés. Alassane Ouattara file tout droit vers un quatrième mandat à la tête de la Côte d’Ivoire. Les résultats finaux sont attendus ce lundi 27 octobre 2025, mais les chiffres déjà publiés par la Commission électorale indépendante (CEI) dessinent une victoire écrasante, presque à la soviétique. Le président sortant n’a pas fait dans la dentelle . Dans son fief du Nord, le rouleau compresseur Ouattara a balayé toute concurrence, avec des scores vertigineux, 99,7 % à Kani, 98,1 % à Ferkessédougou, 97,8 % à Sinématiali. Une performance qualifiée d’« époustouflante » par ses partisans, qui ne tarissent pas d’éloges.


Dans le Sud et l’Ouest, pourtant marqués par une participation en dose homéopathique, la machine du Rassemblement des houphouëtistes a encore frappé fort. À Cocody, à peine 20 % des électeurs ont voté, mais Ouattara y récolte 68 % des voix. Même dans les zones frondeuses, la déroute de l’opposition est totale : elle se contente des miettes. Face à un appareil d’État bien huilé, les quatre challengers, dépourvus de moyens, ont vite compris que ce scrutin n’était pas une sinécure.


Jean-Louis Billon, l’un des rares à reconnaître sa défaite avant l’heure, a adressé ses félicitations au président sortant, tout en regrettant une participation « particulièrement faible ». Selon la CEI, celle-ci devrait avoisiner les 50 %. Un chiffre qui, derrière les apparences d’un scrutin apaisé, révèle surtout le désenchantement d’une partie de la population.


Car cette présidentielle s’est jouée sur un champ libre. Les deux principaux rivaux, Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo, ont été écartés, le premier pour des questions de nationalité, le second pour une condamnation judiciaire. Privée de ces figures tutélaires, l’opposition a essuyé les plâtres.


Sur le terrain, les incidents restent limités mais préoccupants : 200 signalés sur plus de 10 000 bureaux de vote. Six morts ont été recensés depuis le début du processus électoral, dont deux le jour du scrutin. Le Front commun, regroupant les partisans de Gbagbo et Thiam, parle de sept victimes et dénonce une communauté internationale « silencieuse » face à un régime qui aurait « érigé la peur en stratégie électorale ».


Malgré ces tensions, le pouvoir avance à bouchées doubles. Pour ses partisans, Ouattara a désormais carte blanche pour continuer son œuvre économique. Pour ses détracteurs, c’est surtout la confirmation d’un pouvoir solitaire.


 

Par Pamphile EBO

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