DEUX PERSONNES TUÉES
La tension est à son paroxysme au Cameroun depuis l’annonce, ce lundi 27 octobre 2025, des résultats officiels de la présidentielle. Le Conseil constitutionnel a confirmé la réélection du président sortant Paul Biya, au pouvoir depuis quarante-trois ans, avec 53,6 % des voix. Son principal adversaire, Issa Tchiroma, crédité de 35 % des suffrages selon son propre camp, dénonce un « hold-up électoral » et appelle à la mobilisation.
Mais à Garoua, dans le nord du pays, la situation a rapidement dégénéré. Peu après la proclamation des résultats, des tirs ont éclaté autour de la résidence du candidat d’opposition. Sur ses réseaux sociaux, Issa Tchiroma a publié un message alarmant :
« Urgent : Actuellement à mon domicile à Garoua, ils tirent sur des civils qui campent devant chez moi. L’assaut est lancé »
Un de ses proches, joint par Libération peu avant 13 heures, décrit une scène chaotique :
« Ils tirent, ils ont placé des snipers sur les toits, il y a déjà deux morts devant la résidence »
Selon les premiers témoignages, au moins deux personnes auraient été tuées lors de l’attaque.
L’opposant, qui se trouvait à l’intérieur de sa résidence au moment des faits, a tenté de répondre à la presse, avant que la communication ne soit brutalement coupée.
« Ils veulent me faire taire, mais je ne reculerai pas. Biya doit accepter de partir avant qu’il ne soit trop tard »
aurait-il déclaré plus tôt dans la journée, lors d’une interview.
La veille déjà, des milliers de partisans d’Issa Tchiroma s’étaient rassemblés à Douala et Yaoundé pour contester la victoire de Paul Biya. Ces manifestations, violemment dispersées, n’ont pas suffi à infléchir la décision du Conseil constitutionnel.
Dans les rues, beaucoup craignent désormais que le pouvoir cherche à rabattre le caquet de l’opposition et à mettre hors d’état de nuire ses figures les plus bruyantes. Pour plusieurs observateurs, le mouvement contestataire d’Issa Tchiroma semble voué à l’échec, tant l’étau se resserre autour de lui. Pourtant, le candidat continue d’affirmer qu’il se battra
« jusqu’au bout pour que la vérité des urnes éclate »