REJETTE DÉFINITIVEMENT
L’ancien Président gabonais Ali Bongo Ondimba vient d’essuyer un cuisant échec judiciaire en France. Le 24 septembre 2025, la Cour de cassation a rendu trois arrêts mettant un terme définitif à la bataille qu’il menait depuis plusieurs années pour récupérer les luxueuses propriétés familiales saisies à Paris et à Nice. En rejetant ses pourvois, la plus haute juridiction française confirme la validité des confiscations opérées dans le cadre de l’affaire dite des biens mal acquis.
Ali Bongo Ondimba n’a pas pu renverser la vapeur. Les magistrats ont estimé que les saisies des trois biens immobiliers étaient parfaitement justifiées, les soupçons de détournement de fonds publics étant jugés suffisamment étayés. Le trésor faramineux de la famille Bongo, évalué à près de 70 millions d’euros (45. 920. 000 000 francs CFA), reste ainsi dans le collimateur de la justice française. Parmi ces avoirs, figurent un hôtel particulier rue Dosnes, dans le très huppé XVIe arrondissement de Paris, et une villa à Nice acquise par la SCI Emeraude, société regroupant plusieurs membres du clan Bongo, dont Omar, Édith et Pascaline.
Pour les juges, les éléments recueillis au fil de l’enquête montrent que ces biens ont été financés grâce à des fonds publics détournés au Gabon. Ali Bongo, pris en tenaille entre la pression judiciaire et l’image ternie de sa famille, ne s’attendait sans doute pas à un verdict aussi catégorique. Cette décision, désormais irrévocable, clôt le long feuilleton judiciaire qui, depuis plus d’une décennie, éclabousse la dynastie Bongo.
Ce verdict constitue une étape très importante dans la lutte contre la corruption menée par la France et ses partenaires européens. La Cour de cassation réaffirme sa détermination à faire tomber dans les mailles de la loi les dirigeants étrangers soupçonnés d’enrichissement illicite. Les propriétés confisquées, aujourd’hui sous séquestre, pourraient être liquidées ou réaffectées à des projets publics, selon les procédures prévues par la législation française.
Pour l’ancien Président gabonais, les voies de recours sont désormais réduites en peau de chagrin. Il pourrait, en dernier ressort, saisir la Cour européenne des droits de l’homme ou demander une révision du jugement en cas de preuve nouvelle. Mais ces options, en pratique, ne suspendront pas la décision.
“Cette décision de la Cour de cassation montre la détermination de la justice à lutter contre la corruption, même lorsqu’elle implique d’anciens chefs d’État étrangers. A mon sens, c’est un signal fondamental: les biens obtenus illégalement peuvent être saisis, peu importe le rang des personnes concernées. Les conséquences sont importantes : la famille Bongo perd définitivement ces propriétés, et cela renforce la crédibilité de la France dans la lutte contre l’enrichissement illicite”
souligne une source judiciaire.
Ce scandale d’État et laisse un goût amer dans l’héritage politique du clan Bongo. Une page se tourne, et la machine judiciaire française, implacable, vient d’en sceller le dernier chapitre.