« C’EST MÉCONNAÎTRE TOTALEMENT LA PROCÉDURE »
Le Procureur général près la Cour d’appel de Libreville, Eddy Minang, a tenu ce mercredi 29 octobre 2025 une conférence de presse au cours de laquelle il a tenu à clarifier plusieurs points relatifs à une affaire judiciaire très médiatisée. Devant un parterre de journalistes, il a répondu aux critiques émises récemment par certains avocats de la défense lors d’une précédente conférence de presse.
Le Procureur a rappelé la nature de l’affaire et les confusions qui entourent les saisies opérées. Selon lui
« la première question, c’est de savoir quel est le lien de causalité qui peut exister entre une affaire résumée de meurtre et le fait d’aller saisir de l’argent, des mots, des valeurs et des passeports »
Il a souligné ainsi le manque de cohérence entre certains arguments avancés publiquement et la réalité judiciaire.
Abordant ensuite la question du rôle du juge d’instruction, Eddy Minang a tenu à rectifier ce qu’il considère comme une erreur de procédure évoquée par une avocate :
« Ce n’est pas le juge d’instruction qui ordonne la tenue de l’audience. Le juge d’instruction, lorsqu’il estime que sa procédure est terminée, rend une ordonnance de transmission des pièces au parquet général »
a-t-il expliqué, en s’appuyant sur le code de procédure pénale gabonais.
Le Procureur a également dénoncé les affirmations selon lesquelles certaines preuves auraient été
« fabriquées »
dans ce dossier. Il a rappelé que le dossier compte plus de 2 000 pages, comprenant des procès-verbaux, des historiques de comptes, des statuts de sociétés et de nombreuses pièces à conviction.
« Dire qu’il n’y a rien dans le dossier ou que les preuves sont fabriquées, c’est méconnaître totalement la procédure »
a-t-il affirmé, tout en regrettant que certains avocats se limitent, selon lui, à des interventions médiatiques sans poser d’actes juridictionnels.
Enfin, revenant sur les critiques portées contre la justice gabonaise, le Procureur général a tenu à rappeler la légitimité des institutions.
« La justice est rendue au nom du peuple gabonais »
a-t-il insisté. Il a réaffirmé ainsi l’indépendance et la transparence du processus judiciaire.
Cette conférence de presse aura permis au Procureur Eddy Minang de défendre le travail des magistrats et de tenter de rétablir, selon ses mots, « la vérité des faits » face à ce qu’il qualifie de « malentendus » alimentés par une communication extérieure au cadre judiciaire.