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Justice

APPELLE À LA FIN DES RACKETS

APPELLE À LA FIN DES RACKETS
La rentrée judiciaire de l’exercice 2025-2026, tenue au palais de justice de Port-Gentil, a été marquée par une mise au point musclée de Rodrigue Ondo Mfoumou.

La rentrée judiciaire de l’exercice 2025-2026, tenue au palais de justice de Port-Gentil, a été marquée par une mise au point musclée du procureur de la République, Rodrigue Ondo Mfoumou. Face à ses officiers de police judiciaire, le magistrat n’y est pas allé de main morte. Il a tiré à boulets rouges sur certains comportements jugés déviants au sein des forces de l’ordre. Pour lui, les contrôles abusifs et le racket sur la voie publique sont devenus un véritable serpent de mer, ternissant gravement l’image de la police.



 


« Ces comportements désobligeants ternissent l'image des unités auxquelles vous appartenez »


Dans son propos circonstanciel, le procureur a déclaré :


« Parlons des procédures pénales visant les officiers de police judiciaire et agents de forces de défense et de sécurité, souvent impliqués dans des affaires de stupéfiants, escroqueries, violences, viols, des contrôles abusifs reposant sur la patte du gain, etc. Ces comportements désobligeants ternissent l'image des unités auxquelles vous appartenez et votre mission relative à la sécurité des personnes et des biens se transforme plutôt à l'insécurité des personnes et des biens »


Une sortie qui montre bien que le torchon brûle entre le parquet et certains éléments des forces de sécurité. Le procureur enfonce le clou. Il souligne que ces pratiques illégales plongent la population dans la méfiance et accentuent le sentiment d’injustice. Dans les rues de la capitale économique gabonaise, les conducteurs de taxi broyent du noir face à la multiplication des postes de contrôle. Beaucoup estiment qu’à chaque arrêt, il faut « saluer le képi » pour passer, transformant ainsi la voie publique en de véritables postes de péage.


 


Ses injonctions sont restées lettres mortes


Pourtant, le 19 mai 2025, le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, avait déjà demandé la fin de ces dérives, rapporte le site OMI. Mais ses injonctions semblent être restées lettres mortes. Malgré le ras-le-bol des transporteurs, la pratique perdure. Le procureur, lui, ne l’entend pas de cette oreille. Il veut mettre les bouchées doubles pour sortir la corporation de l’ornière et restaurer la confiance des citoyens.


Selon plusieurs observateurs, la lutte contre ces brebis galeuses ne sera pas une mince affaire. Les sanctions internes tardent, et l’impunité s’installe allègrement. Le magistrat appelle donc l’ensemble des forces de sécurité à parler le même langage que la justice, afin d'éviter que la situation ne tourne encore au vinaigre.


"En tant que magistrat, je déplore avec la plus grande fermeté les pratiques de contrôles abusifs et de racket exercées par certains agents des forces de l’ordre. Ces comportements, contraires à l’éthique et à la loi, sapent la confiance du citoyen envers l’institution judiciaire et policière. Ils détournent la mission de protection publique en une source d’insécurité et d’humiliation quotidienne. La justice ne saurait tolérer que ceux chargés de faire respecter la loi s’en fassent les premiers contrevenants"


souligne une source judiciaire. 



"Il est impératif de renforcer les mécanismes de contrôle interne et disciplinaire, d’assurer la traçabilité des opérations policières, et d’imposer des sanctions exemplaires. Une formation axée sur la déontologie, la transparence et le service au citoyen doit être instaurée. Enfin, l’implication du parquet dans le suivi régulier des plaintes pour abus permettra de restaurer la confiance et de purifier durablement les pratiques policières"


ajoute la même source. 


 

Par Pamphile EBO

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