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32 DÉPOUILLES ABANDONNÉES

32 DÉPOUILLES ABANDONNÉES
À Libreville, la Direction générale des pompes funèbres SAF-La Colombe a décidé de frapper un grand coup.

À Libreville, la Direction générale des pompes funèbres SAF-La Colombe a décidé de frapper un grand coup face à une situation devenue intenable. Environ trente-deux corps, livrés à eux-mêmes dans l’indifférence générale depuis plusieurs mois, seront prochainement inhumés à titre d’indigents. Une décision difficile, mais nécessaire pour désengorger les chambres froides de la morgue et offrir à ces défunts une dernière demeure digne.


Selon la SAF, ces dépouilles proviennent d’horizons variés, formant une véritable mosaïque d’origines : Gabonais, Camerounais, Togolais, Béninois, Nigérians, Ivoiriens, Congolais et même Équatoriens. Tous, laissés pour compte, sans assistance ni famille pour réclamer leur corps. Pour l’entreprise funéraire, la raison de cette situation est souvent sordide : manque d’argent, désunion familiale ou simple négligence.


« Certains dossiers nous restent en travers de la gorge »


confie un employé, qui évoque une traversée de désert pour des équipes souvent critiquées, parfois injustement.


Déjà dans le collimateur de l’opinion après une affaire de confusion de dépouilles il y a quelques mois, la SAF se veut cette fois exemplaire. Sa direction promet que les inhumations se dérouleront dans le strict respect de la dignité humaine et des procédures administratives. Elle appelle néanmoins les familles concernées à se manifester au plus vite avant que la décision ne soit exécutée.


Cette opération, que d’aucuns jugent lugubre, montre des familles incapables de faire face aux coûts des obsèques. Entre désintérêt et difficultés économiques, beaucoup se retrouvent aux trousses de la fatalité, laissant leurs proches « au frigo » pendant des années.


Face à cette situation, la SAF se veut le pompier de service. Mais au-delà des critiques, cette mesure pose une question de fond : comment éviter que des citoyens ne finissent abandonnés dans la mort, comme s’ils ne faisaient ni chaud ni froid à personne ?


 

Par Pamphile EBO

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