28 MILLIARDS POUR SOLDER LE PASSÉ, QUAND LE NOUVEAU POUVOIR PAYE LES DETTES D’UN RÉGIME SANS BILAN
Mais derrière cet effort budgétaire considérable se cache une vérité amère : ces dettes ne correspondent à aucun développement visible sur le terrain.
Elles sont le triste héritage d’un système ancien, qui a endetté le pays sans jamais transformer ces ressources en progrès pour les Gabonais.
Le poids du passé : une dette sans bénéfice pour le peuple
Pendant plus d’un demi-siècle, le Gabon a connu un modèle économique où l’endettement servait plus les élites que la nation.
Des milliards de francs CFA ont été contractés auprès de partenaires comme la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD) ou encore l’Agence française de développement (AFD).
Mais ces fonds, censés financer des routes, des écoles, des hôpitaux, des industries locales, n’ont laissé que très peu de traces tangibles dans la vie quotidienne des citoyens.
Les infrastructures promises sont restées inachevées, les services publics ont continué à se dégrader, et le pays s’est retrouvé piégé dans un cercle vicieux : dette croissante, gouvernance opaque et absence de résultats.
Les rapports successifs de la Banque mondiale et du FMI ont souligné à plusieurs reprises les “insuffisances structurelles” et les “faiblesses de la gouvernance” dans l’utilisation de ces fonds.
Aujourd’hui encore, les Gabonais se posent la question : “Où est passé tout cet argent ?”
Les routes nationales sont parsemées de nids-de-poule, les hôpitaux manquent de matériel, les écoles sont saturées, et les jeunes peinent à trouver un emploi stable.
Pourtant, la dette extérieure, elle, continue de peser lourdement sur les finances publiques.
28,3 milliards pour honorer des engagements hérités
C’est dans ce contexte que le nouveau gouvernement, conduit par le Président de la République, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, a choisi d’assumer les dettes laissées par l’ancien régime — non pas par contrainte, mais par sens de la responsabilité d’État.
Les paiements récents se répartissent ainsi : Banque africaine de développement (BAD) : 12 347 001 680 FCFA, Agence française de développement (AFD) : 8 835 414 996 FCFA, Fonds monétaire international (FMI) : 4 000 000 000 FCFA, Banque mondiale : 2 203 085 747 FCFA, Banque européenne d’investissement (BEI/FED) : 183 428 432 FCFA, Fonds international de développement agricole (FIDA) : 458 105 938 FCFA, Banque arabe de développement économique en Afrique (BADEA) : 284 021 179 FCFA. Au total, 28 311 058 972 FCFA payés en une seule vague.
Un effort financier colossal pour un pays en pleine Transition, mais un geste porteur d’un message clair : le Gabon assume, répare et avance.
Le choix de la responsabilité contre l’oubli
Contrairement à la logique de fuite en avant du passé, les nouvelles autorités ont choisi de faire face à la réalité.
En épongeant des dettes dont les fruits n’ont jamais profité au peuple, le gouvernement veut tourner la page d’un modèle d’endettement sans vision.
Comme le souligne un haut responsable du ministère des Finances :
« Le peuple gabonais n’a jamais bénéficié de ces emprunts, mais c’est lui qui en paie aujourd’hui le prix. Pourtant, nous devons solder ce passé pour reconstruire un avenir plus sain. »
Cette posture de droiture budgétaire s’inscrit dans la philosophie du Président Oligui Nguema, qui prône un État exemplaire, transparent et redevable.
Le Gabon veut démontrer que la solvabilité et la probité sont désormais les maîtres mots de sa politique économique.
Un signal fort envoyé à la communauté internationale
Au-delà des chiffres, cette opération a une portée diplomatique majeure.
En s’acquittant de ses obligations financières, le Gabon rétablit la confiance avec ses partenaires internationaux.
Les institutions comme le FMI, la Banque mondiale ou la BAD saluent un pays qui respecte ses engagements, là où beaucoup s’enlisent dans les arriérés.
C’est également un message à l’intention des investisseurs privés :
le Gabon est désormais un pays sérieux, stable et prêt à accueillir des capitaux dans un environnement assaini.
La transition, souvent observée avec prudence par les milieux financiers, gagne ainsi en légitimité et en crédibilité.
Un effort constant depuis le début de la Transition
Ce n’est pas la première fois que le gouvernement s’attaque à la dette.
En mars 2025 déjà, le Gabon avait remboursé 29,8 millions de dollars US, soit environ 18 milliards de francs CFA, à la Banque mondiale, ce qui avait permis de lever la suspension de plusieurs financements.
Ces remboursements successifs témoignent d’une politique budgétaire cohérente : assainir les finances avant de relancer la croissance.
Dans le même temps, l’État a investi 41 milliards de francs CFA dans l’organisation des élections à venir, démontrant qu’il est possible de réformer tout en préparant la normalisation politique.
C’est un signe fort de stabilité et de sérieux.
Une dette sans développement : la colère silencieuse des Gabonais
Sur le terrain, les citoyens gardent une mémoire vive de ces années d’endettement sans résultat.
Malgré les prêts massifs contractés au nom du développement, le quotidien du Gabonais ordinaire n’a pas changé.
Les inégalités se sont creusées, les infrastructures promises n’ont jamais vu le jour, et les emplois escomptés ne sont jamais arrivés.
« Pendant des décennies, on nous a dit que le Gabon empruntait pour se développer. Aujourd’hui, on se rend compte que l’argent est parti, mais les problèmes sont restés », confie un enseignant de Libreville.
Ce constat alimente une profonde frustration, mais aussi un nouvel espoir : celui de voir, enfin, un pouvoir qui assume et agit avec transparence.
Une nouvelle ère de gouvernance financière
Depuis l’arrivée du Général Oligui Nguema, la maîtrise des dépenses publiques et la traçabilité des flux financierssont devenues des priorités.
Les audits engagés dans plusieurs ministères ont permis de mettre en lumière les dérives passées : marchés fictifs, surfacturations, fonds détournés.
Aujourd’hui, la lutte contre ces pratiques se traduit par une rigueur budgétaire jamais observée depuis longtemps.
Le gouvernement entend désormais faire de chaque franc CFA dépensé un investissement mesurable, au service du développement national.
L’objectif : restaurer la confiance des Gabonais dans leurs institutions et redonner du sens à l’action publique.