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Société

MÈRES CÉLIBATAIRES, QU'EST CE QUI N'A PAS MARCHÉ?

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Les mères célibataires le sont pour plusieurs raisons. Meme si plusieurs arrivent à s'en sortir, la réalité est bon nombres d'entres elles connaissent d'énormes difficultés sociales.Nous en avons croisé quelques-unes à la fortune du pot...

Au Gabon, les familles monoparentales sont de plus en plus en vogue. A Akébé par exemple, un grand quartier de Libreville où la consommation de la Régab, est un signe de bonheur,  il n’est pas rare de voir un parent qui vit seul avec ses enfants. Dans la plupart des cas, il s’agit de la mère et parfois elle est sans emploi. Les conditions de vie des familles monoparentales sont bien moins favorables que la moyenne. En général c’est le divorce qui conduit à cette situation.Un seul revenu est souvent insuffisant pour assurer un niveau de vie confortable. Les familles monoparentales sont souvent pauvres en conditions de vie et connaissent des difficultés terribles: insuffisance des ressources, restrictions de consommation, retards de paiement, difficultés de logement.Certaines jeunes mères sont obligées de « se faire prendre par le malien » du quartier pour avoir un «  kilo de riz moutouki », et comme si cela ne suffisait pas, l’élément ajoute aussi son enfant et le jour où il partira chez lui, ce sera un batard de plus qu’elle va entretenir toute seule. kiééé,Atare Nzame!

 

UNE LOURDE RESPONSABILITÉ

Ces  mères se retrouvent à devoir assumer seules l’essentiel, voire la totalité, de l’éducation des enfants. Pourquoi ? Sonia, une étudiante en sociologie qu’on a croisée au portail de l’UOB en train d’attendre le bus de Nkembo pense que « La demande de fixer la résidence principale des enfants chez la mère n’est pas le résultat de décisions de juges qui auraient un a priori favorable aux mères. La plupart du temps, c’est le résultat d’un consensus entre les parents »,donc si l’on comprend bien, ce sont les mères ,elles-mêmes qui décident de garder les enfants.Et vous pensez que l’homme va faire quoi?Il est forcément d’accord et vit sa vie tranquillement.C’est clair  qu’avant la séparation, l’essentiel de l’organisation familiale repose déjà sur les mères dans la majorité des couples. Des courses alimentaires à la prise de rendez-vous médicaux, le travail domestique est pris en charge aux deux tiers par les femmes.Alors si elles décident de rester avec les enfants, c’est juste une suite logique quoi.Après elles vont entrainer  les gens aux affaires sociales ou aller trahir chez Linda BONGO ONDIMBA.

Dans la plupart des dossiers de séparation c’est le père qui doit payer la contribution à l’entretien et à l’éducation des enfants. En théorie, le montant de la pension alimentaire doit être décidé en fonction des ressources du père, de celles de la mère et des besoins des enfants. Lorsque les mères célibataires travaillent, on leur reproche parfois de ne pas assez s’occuper de leurs enfants, surtout les jeunes mères militaires là.Elles s’arrêtent avec ses  « classes » et tapent son verre avant d’arriver à la maison bien pleines. Lorsqu’elles ne travaillent pas, c’est le fait qu’elles ne soient pas autonomes financièrement qui inquiète. Finalement elles vont faire comment?

 

Les mères doivent  faire face à une injonction contradictoire : bien s’occuper de leurs enfants et accepter des emplois, même peu rémunérés, avec des horaires souvent incompatibles avec ceux de l’école ou de la crèche. Florence Mabicka, une jeune mère Punu de Nkoltang, se souvient ainsi de discussions avec plusieurs conseillers d’éducation. « Dès qu’il y avait un souci à l’école, les conseillers me disaient : “C’est toujours pareil avec les femmes seules.” Un père seul, on ne lui dira jamais ça, on l’encouragera. Moi, personne ne m’encourage. » Les représentations de la famille monoparentale sont « variées mais elles restent malgré tout souvent négatives ; elles oscillent entre le blâme, la pitié et l’admiration. La famille monoparentale est celle à qui, de toute façon, il manque “quelque chose⁸” », selon Maguy, une étudiante de Droit qui donne des cours dans une école primaire pour avoir l’argent du Taxi . Lorsqu’il y a un problème avec la famille monoparentale, c’est toujours la structure de la famille qui est mise en cause, avec une insistance sur l’absence du père, « ou, plus idéologiquement sur le manque d’autorité », remarque-t-elle.

 

 

Une mère isolée et son enfant, surtout quand l’enfant est très jeune, sont en permanence ensemble, y compris lors de rendez-vous avec les administrations, parfois elle va avec l’enfant chez un dragueur. C’est un lien fusionnel entre les deux. « C’est une critique que j’ai beaucoup entendue quand mon fils était petit, comme toutes les mères isolées, fait remarquer Marina,une jeune mère de trois enfants encore en 4ème au Lycée d’Etat de Libreville. Pour moi, la fusion est dans le regard des gens qui voient un enfant avec sa mère. Bien sûr qu’il est fortement attaché à moi : je suis son seul repère ! Mon enfant compte sur moi, et heureusement ! »

 

Le bon coté est que les jeunes mères se sont mutuellement encouragées à suivre des formations qui leur permettent aujourd’hui d’avoir de meilleurs revenus. Quand l’une était absente, les deux autres s’occupaient des enfants. Au bout de trois ans, leur colocation a pris fin « naturellement », quand Félie a rencontré quelqu’un et que Elodie a eu une opportunité professionnelle. Elles sont toujours très liées, organisent chaque deuxième week-end de janvier « le Noël des amis » et leurs enfants se réclament quand ils ne se sont pas vus depuis longtemps. « Comme nos enfants sont tous des enfants uniques, ça leur a permis de connaître une vie de famille avec des frères et des soeurs, de jouer ensemble dans le jardin », explique Leslie. Une famille de fait, pour un temps ou pour la vie.

 

Aujourd’hui c’était la journée consacrée aux droits des femmes, il serait bien que les concernées comprennent qu’elles comptent pour cette société, pour le monde, qu’elles se mettent au travail, qu’elles se motivent et se disent qu’il n y a pas de barrières infranchissables.

Les grossesses hors mariage ou les naissances illégitimes sont un phénomène qui prend de plus en plus de l’ampleur.
Les pouvoirs publics doivent prendre en charge les nouveaux nés en cas d’abandon et doivent aussi considérer  la situation des mères célibataires qui sont souvent dans une situation précaire. Certaines d’entre elles décident d’assumer leurs maternités. Par leurs actes, elles posent non seulement la question de la sexualité en tant que dimension humaine mais aussi le postulat de la reconnaissance de l’individu en tant que sujet autonome, voire de leur statut en tant que personne humaine.

Les mères célibataires sont véritablement des anges.Elles font preuve d’un grand courage au quotidien en tenant la maison et en éduquant elles-mêmes leurs enfants. Elles démontrent à travers chaque acte qu’elles se battent pour offrir une vie meilleure à leurs enfants, dans laquelle ils ne manqueront de rien et seront toujours entourés d’amour. Mais, parfois, le sacrifice est très grand et leur vie n’est pas sans obstacles à surmonter.

Mesdames, ne baissez pas les bras, persévérez oui persévérez!

Par Jeromiale ANGUE

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