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LA PRESENCE DES ETATS-UNIS EN AFRIQUE PEUT-ELLE INQUIETER LA CHINE?

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Après le secrétaire d'État américain qui s'est rendu en Afrique, c'est la vice-présidente et, plus tard dans l'année, le président Joe BIDEN lui-même devrait s'y rendre. Ces visites de haut niveau sur le continent sont vues par certains analystes comme un moyen d'éloigner la Chine et/ou la Russie.Est-ce possible?

Ces visites des membres de la haute administration américaine interviennent dans  un contexte de concurrence croissante de la part d'autres puissances mondiales, en particulier la Chine et la Russie.

La vice-présidente Kamala Harris a entamé dimanche dernier son voyage de neuf jours au Ghana, où elle a été accueillie par des joueurs de tambour et des danseurs à l'aéroport international de Kotoko. Elle se rend ce mercredi 29 ensuite en Tanzanie et plus tard en Zambie.

Les États-Unis sont des amis, comme la Chine et la Russie

 

Pour certains spécialistes des relations internationales cette visite apportera

un dividende immédiat" pour aider à soulager les difficultés financières du Ghana.Le fait d'avoir la Chine à bord est compliqué tout en notant que la visite de Mme Harris est très importante pour le Ghana car elle élève ses relations avec les États-Unis à un autre niveau.

Affirme Ofori-Atta,Ministre de l'économie au Ghana.Ce pays riche en cuivre est devenu le premier pays africain à ne pas honorer sa dette lorsque la pandémie de Covid a frappé.Elle est en pourparlers prolongés avec la Chine pour restructurer sa dette et a également sollicité l'aide financière du FMI.Un analyste zambien Dr Sishuwa Sishuwa pense que la Chine a plus d'influence lorsqu'il s'agit de restructurer la dette. Mais les États-Unis veulent être considérés comme le partenaire le plus fiable.Le continent a de plus en plus le sentiment que l'Afrique devrait pouvoir choisir librement ses relations avec le reste du monde.

"La Zambie considère les États-Unis de la même manière que la Chine et la Russie : comme un ami".

"Lorsqu'un pays se tourne vers la Chine, la Russie ou les États-Unis pour obtenir un soutien, cela ne doit pas être perçu comme une façon de snober l'une ou l'autre des grandes puissances."

Ainsi, les tentatives visant à établir des relations exclusives avec les pays africains pourraient être contre-productives et non viables.Cela fait écho aux commentaires du président sud-africain Cyril Ramaphosa lors d'une visite à Washington l'année dernière :

"Personne ne devrait nous dire avec qui nous nous associons".

Les États-Unis ont toutefois tenu à mettre l'accent sur la démocratie dans leurs relations avec les pays africains, un point que la vice-présidente également aborde au cours de sa visite.

Le président zambien, Hakainde Hichilema, doit coorganiser un sommet virtuel pour la démocratie, avec quatre autres chefs d'État, dont le président Biden.La démocratie est l'une des valeurs, avec les droits de l'homme et la bonne gouvernance, qui, selon le gouvernement américain, sous-tendent ses relations avec le continent et le distinguent de la Chine et de la Russie.


Scepticisme en Afrique

La Chine applique une politique de non-ingérence dans les affaires politiques internes des pays, ce qui a facilité ses relations avec les dirigeants autocratiques.

La présence de la Russie dans les pays africains qui ont récemment connu des coups d'État - le Burkina Faso et le Mali - a entraîné une détérioration des relations entre ces pays et l'Occident, en particulier la France, l'ancienne puissance coloniale qui avait maintenu des liens étroits avec les deux pays.

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a sans aucun doute donné aux nations occidentales un sentiment d'urgence supplémentaire pour conquérir davantage de pays africains. Les votes de l'ONU pour la condamner ont divisé les nations africaines qui ont représenté la moitié des abstentions, y compris la Tanzanie qui est également sur l'itinéraire de Kamala Harris.

 

Par Jeromiale ANGUE

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