JUSTICE/SÉNÉGAL : LE PROCÈS DE L’OPPOSANT SONKO REPORTÉ

Condamné en première instance, à deux mois de prison avec sursis et à 200 millions de francs CFA de dommages et intérêts, Ousmane Sonko, leader de l’opposition sénégalaise reste malgré tout éligible à la présidentielle du 25 février prochain. Mame Mbaye Niang, ministre sénégalais du Tourisme, qu’il accuse d’avoir été épinglé par un rapport dans le cadre de la gestion d’un fonds de 29 milliards de francs CFA du Programme des domaines agricoles communautaires, a fait appel de ce verdict prononcé après plusieurs reports de l’audience. Le procureur, qui avait requis deux ans de prison dont un an ferme à l’encontre de l’opposant, a aussi interjeté appel.
Un report de procès digne !
Maitre El Hadji Diouf, l’un des avocats du ministre Mame Mbaye Niang, a salué le renvoi de l’audience au 8 mai prochain par la chambre correctionnelle de la cour d’appel de Dakar.
« C’est très rare qu’une affaire soit jugée, par un tribunal ou une cour d’appel, dès la date fixée… Les conditions sont maintenant réunies pour l’enrôlement du dossier », a signalé Me Diouf, rappelant qu’il y a eu plusieurs renvois en première instance.
Du côté adverse, Me Ousseynou Ngom, l’un des avocats de Sonko dit s’abstenir de se prononcer sur ce renvoi « pour des raisons liées à notre stratégie de communication ».
Une justice instrumentalisée ?
Autre signe du climat politique tendu, Bassirou Diomaye Faye, secrétaire général du parti présidé par Ousmane Sonko, a été arrêté vendredi soir après avoir posté un message sur Facebook critiquant la célérité excessive, selon lui, de la procédure dans le procès en appel de Sonko.
Le leader de l’opposition et ses supporteurs accusent le pouvoir d'instrumentaliser la justice pour l'empêcher de se présenter à la présidentielle de 2024. Le parti présidentiel accuse de son côté Sonko de vouloir paralyser le pays et de se servir de la rue pour échapper à la justice.