MALI : REPORT DE LA PRÉSIDENTIELLE DE FÉVRIER 2024 SINE DIE
Le ministre Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement, a justifié le report de la tenue de l'organisation des l'élection présidentielle initialement fixée les 4 février pour le premier tour et 18 février 2024 pour le second tour par l’adoption en 2023 d’une nouvelle Constitution et la révision des listes électorales. Autre raison évoquée le litige ouvert avec une société française du nom de « IDEMIA » impliquée dans le processus au niveau du Recensement administratif à vocation électorale (RAVEC). Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement, n’a pas manqué de qualifier cette situation de « prise en otage » de la base de données de ce recensement par cette société, spécialisée dans la sécurité numérique et considérée comme un des leaders mondiaux de la reconnaissance biométrique.
Selon le colonel Maïga, cette société réclame à l’Etat malien le paiement de 5,2 milliards F Cfa et refuse de faire « le transfert de propriété du système, dont la transmission du mot de passe fait partie ».
La présidentielle n’est pas le seul scrutin à connaître un report. Outre le fait que le gouvernement « décide d’organiser, exclusivement, l’élection présidentielle pour sortir de la transition », il a aussi indiqué que « les autres élections feront certainement l’objet d’un autre chronogramme qui sera établi par les nouvelles autorités, sous les directives du nouveau président de la République ».
La transition en passe de se rallonger
La transition politique est en passe de se prolonger au Mali. Le gouvernement intérimaire, entré en fonction après le coup d'État militaire d'août 2020, a dans un premier temps accepté d'organiser des élections présidentielle et législatives le 27 février 2022 afin d'effectuer un retour à l'ordre constitutionnel via les urnes.
Mais peu d'avancées ont été effectuées dans ce processus, une situation que les autorités imputent à un manque d'organisation et aux violences perpétrées par des groupes islamistes dans le nord et le centre du pays. Plusieurs acteurs politiques l'avaient par ailleurs annoncés, des sanctions ne devraient pas manqué de tomber contre les autorités de Bamako. Cette transition prolongée vers un retour à la démocratie pourrait isoler le Mali de ses voisins .Ce report intervient à un moment délicat d'un point de vue diplomatique, alors que les puissances occidentales s'interrogent sur leur retrait définitif à la suite de la France.