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Société

LES IMAMS REFUSENT D’ÊTRE PRIS EN OTAGE PAR LES POLITIQUES

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Depuis la chute du pouvoir d’Ali Bongo, qui était par ailleurs le Raïs, le chef de la communauté musulmane au Gabon, le feu est sous la cendre. La communauté musulmane est déchirée par une guerre de leadership. Elle peine à se trouver un leader.

Benyamin Obolo Andjoua, a été élu à la tête de la communauté musulmane. Une autre frange des musulmans entrée en dissidence a porté Rachid Mbadinga à la CSAIG. Ce cafouillage est la conséquence des errements passés. Selon les explications des imams, l’islam au Gabon était organisé comme un parti politique avec un président exécutif (CSAIG) et un président d’honneur (Le Raïs). Du jamais vu dans l’histoire de l’islam. Les deux derniers présidents élus du Gabon, Omar Bongo Ondimba et son fils Ali Bongo étant musulmans, ils ont contrôlé l’islam. Rien ne pouvait se faire au sein de cette communauté sans leur consentement. Ils faisaient la pluie et le beau temps dans cette communauté religieuse. 

L’islam a été longtemps confisqué par les politiques

L’islam au Gabon était instrumentalisé et politisé par les deux présidents et leurs collaborateurs ainsi que par ceux qui se convertissaient à l’islam sans conviction et simplement pour s’attirer les bonnes grâces du pouvoir. Les décisions prises par ces derniers  étaient en contradiction avec la foi des fidèles. Elles n’avaient rien avoir avec les enseignements du coran et de la sounna du prophète. Tout était fait pour entretenir une sorte d’électorat politique. Les imams étaient réduits au silence. Ils ne vivaient pas leur foi. Sur le plan spirituel, ils ne se sentaient pas épanouies. Les décisions n'étaient pas prises par les théologiens mais par les politiciens. Cette politisation a laissé les théologiens sur la touche. 

Selon ses explications, Ismaël Oceni n’était pas un politique, mais il a préservé la politisation de l’islam. Pourquoi un politique doit-il toujours gérer la communauté musulmane quand on sait que dans les pays laïcs il y a une séparation rigide entre l’Etat et la religion ? 

La pagaille est organisée par les fidèles qui ont des ramifications politiques

Les musulmans sont de nature solidaires. Ce sont les fidèles musulmans qui profitent  de leur position dans la société, qui orchestrent tout ce désordre avec le soutien de certains imams aux desseins inavoués.   Les théologiens attachés aux enseignements du coran (étrangers et Gabonais), veulent mettre un terme au Conseil supérieur des affaires islamiques.  Le coran doit reprendre un rôle central. Ils souhaitent que le CSAIG soit désormais présidé par un responsable qui cumule les qualités de théologien et d'iman. Et il ne doit plus être de connivence avec le pouvoir politique. L’élection Razack Kabongo qui s’est déroulée récemment est contraire au souhait de dépolitiser le CSAIG. Kabongo n’est ni un théologien ni un imam et Kabongo ne maîtrise pas les fondements de l’islam, selon l’aile discidente. 

A la tête de l’église catholique, c’est un archevêque, à la tête de l’église évangélique, c’est un pasteur qui gouverne. Pourquoi un politique à la tête de l’islam ? 

 

 




 

Par Pamphile EBO

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