tvplusafrique

Société

LES PÊCHEURS GABONAIS JETTENT AUX ORTIS LEURS FILETS

LES PÊCHEURS GABONAIS JETTENT AUX ORTIS LEURS FILETS
Les pêcheurs gabonais sont en colère face aux nouvelles restrictions imposées par la Direction générale de la pêche et de l'aquaculture. Bien qu'ils aient les autorisations nécessaires, ces professionnels voient leurs zones de pêche traditionnelles devenir inaccessibles, de nombreuses étant désormais classées en "aires protégées"

Les pêcheurs gabonais sont en colère face aux nouvelles restrictions imposées par la Direction générale de la pêche et de l'aquaculture. Bien qu'ils aient les autorisations nécessaires, ces professionnels voient leurs zones de pêche traditionnelles devenir inaccessibles, de nombreuses étant désormais classées en "aires protégées" par l’Agence nationale des parcs nationaux. Cette situation les oblige à se rabattre sur des eaux moins poissonneuses, limitant leur capacité à exercer leur métier et menaçant leur subsistance.




« Pratiquement toutes les zones côtières poissonneuses sont aujourd’hui protégées »




déclare un pêcheur, au micro de Jessica Mba de TV PLUS AFRIQUE,



soulignant la frustration ressentie par sa communauté.




« Il est nécessaire de déclasser certaines zones pour nous permettre de travailler. En République gabonaise, nous devons obtenir une autorisation de pêche délivrée par la Direction générale de la pêche et de l’aquaculture, ce que nous faisons en payant nos taxes chaque année. Cependant, même avec ces autorisations, les zones accessibles pour nous sont extrêmement limitées »




ajoute-t-il.



Ces restrictions touchent particulièrement les pêcheurs artisanaux, qui sont contraints de se replier sur les mangroves et les eaux moins productives pour capturer du poisson, réduisant ainsi leur rendement et mettant en péril l’économie locale. L’initiative "Gabon Vert", qui encadre ces réglementations en surveillant 201 300 kilomètres carrés d’océan, vise à protéger l’écosystème et à réguler le secteur de la pêche. Cependant, les pêcheurs dénoncent le manque de solutions alternatives et de concertation pour intégrer leurs besoins dans cette initiative, la considérant comme inadaptée et exclusive.



Les pêcheurs demandent ainsi que les autorités de transition gabonaises prennent des mesures pour réaménager les délimitations des aires protégées et permettre un accès aux zones de pêche traditionnelles.




« Nous avons déjà interpellé les autorités compétentes plusieurs fois »




explique le président de l'Association des pêcheurs gabonais.




« Nous demandons un réexamen des frontières des aires protégées afin de pouvoir exercer notre activité et contribuer à la sécurité alimentaire du pays ».




Les défis s’intensifient également avec la concurrence de pêcheurs étrangers, autorisés à pêcher jusqu’à 6 000 nautiques des côtes mais souvent accusés de s’aventurer dans des zones réservées aux locaux. Cela accentue la pression sur les pêcheurs gabonais, qui se retrouvent en compétition pour des ressources limitées. Beaucoup, découragés, ont mis de côté leurs filets et leurs pirogues.



Les pêcheurs gabonais espèrent que les nouvelles autorités de la transition entendront leur appel pour une solution qui permette un équilibre entre la protection des ressources maritimes et le droit de subsistance des pêcheurs artisanaux.



 

Par Pamphile EBO

Top Articles