C’est à Batterie 4, dans le premier arrondissement de Libreville, que se déroule un drame humain et juridique qui remet à surface les problèmes des litiges fonciers au Gabon. La famille Bongota se retrouve au cœur d’une affaire de succession et d’expulsion qui soulève des questions sur la justice et l’équité. Alors que l’affaire est encore en instruction, des expulsions manu militari continuent d’être exécutées. Une situation qui plonge la famille dans une situation désespérée.

Virginie Bongota, patriarche de la famille, raconte :

« Cette parcelle de plus de 1 000 mètres carrés a été acquise en 1981 par mes parents, monsieur et madame Bongota, mariés légalement. Depuis septembre 2024, je suis victime d’expulsions répétées, malgré le fait que je ne sois pas occupante des lieux visés. L’huissier Émile Maboty agit en se basant sur des documents contestés et souvent incohérents »

Selon Mme Bongota, l’affaire remonte à 1991, lorsqu’il aurait saisi le dossier successoral de la famille sans jugement préalable. Depuis, les procédures semblent s’être multipliées sans que les ayants droit soient informés ou impliqués. En 2011, un partage successoral a été ordonné par le tribunal, mais, selon Virginie Bongota, les actes nécessaires à cette décision, comme les actes de filiations ou de mariage de ses parents, n’ont jamais été fournis.

Jeudi 26 décembre 2024, une équipe de policiers armés et de manutentionnaires a procédé à l’évacuation forcée des locataires de la parcelle. Parmi eux, Mohamed Moustapha, diplomate égyptien, s’insurge :

« Nous étions en train de fêter lorsque la police est venue sans préavis. Ils nous ont chassés brutalement, sans nous laisser le temps de préparer nos affaires. C’est un manque de respect total des lois et de notre dignité »

Cette situation est d’autant plus critique que l’affaire est toujours en instruction au tribunal de Libreville. Une ordonnance de fixation a été émise pour une audience prévue dans les jours à venir. Virginie Bongota dénonce :

« Jusqu’au délibéré de la cour d’appel, aucune expulsion ne devrait avoir lieu. Pourtant, l’huissier procède avec une équipe suréquipée, agissant au mépris des droits des occupants »

Face à ces événements, la nièce de Virginie Bongota appelle à une mobilisation citoyenne :

« Ce n’est pas seulement un problème de la famille Bongota, c’est un problème qui concerne tous les Gabonais. L’utilisation abusive des forces de sécurité et des procédures injustes doit être stoppée. Nous voulons que le droit soit respecté »

Malgré les épreuves, Virginie Bongota reste déterminée :

« Nous sommes loin de jeter l’éponge. Nous utiliserons toutes les voies légales pour que justice soit rendue » 

Le drame de la famille Bongota est un appel à une justice plus transparente et équitable, un espoir que partage Virginie Bongota et tous ceux qui se battent pour que justice soit faite. 

 

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