DÉTOURNEMENT DU MILLIARD DE FCFA DESTINÉ AU DÉPARTEMENT DE LA DOUTSILA

Il y a de l’électricité dans l’air au sein du département de la Doutsila, dans la province de la Nyanga. Le Collectif des fils et filles de la Doutsila-Mabanda a dénoncé ce qu’il qualifie de "gestion chaotique" d’un fonds d’un milliard de francs CFA destiné au développement local. À travers un communiqué publié le 30 décembre 2024, ce Collectif pointe du doigt des malversations financières, des irrégularités et exige des mesures correctives immédiates.
Le Collectif accuse le comité de suivi, chargé de la gestion des fonds, de ne pas respecter les instructions données par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) et les autorités provinciales. Il constate que les recommandations du Président Brice Clotaire Oligui Nguema sont bafouées. La vision du Chef de l’Etat est sapée. Ces directives, qui ont été répétées maintes fois lors de plusieurs réunions, incluaient la définition claire des secteurs prioritaires et la composition d’un comité de pilotage représentatif.
En dépit des concertations tenues à Mabanda sous l’égide du Préfet et de la participation des communautés locales et de la seule parlementaire en exercice, les projets validés et consignés dans un procès-verbal sont délibérément ignorés.
« Considérant que le Bureau de Pilotage et les projets validés par les populations locales lors des deux réunions organisées à Mabanda par le Préfet, auxquelles toutes les localités du département, ainsi que la seule parlementaire en exercice, ont pris part et qui ont été sanctionnées par un procès-verbal publié sur toutes nos plateformes numériques, sont ignorés, nous exigeons que les décisions issues de ces réunions soient pleinement prises en compte »
indique le communiqué des fils et filles de la Doutsila-Mabanda.
Le communiqué dénonce également la mise en place d’un comité de suivi non consultatif et autoproclamé. Ce dernier aurait, sans transparence, géré l’élaboration et la facturation des projets, ainsi que la sélection des entreprises. Cette absence de concertation, notamment avec la diaspora et les populations locales, soulève des interrogations sur la légitimité et l’efficacité de ses actions.
Les travaux en cours, jugés non conformes aux normes de construction, font l’objet de virulentes critiques et remettent en cause leur fiabilité. Le Collectif appelle à un audit technique indépendant pour évaluer la qualité des ouvrages en cours de construction. Par ailleurs, de nombreux projets entrepris ne répondraient pas aux besoins réels des populations. Une chose qui alimente amertume, frustration et mécontentement.
Face à cette situation, le Collectif prévoit plusieurs actions : une réunion avec la diaspora le 2 janvier 2025, une conférence de presse le 4 janvier 2024, et une saisine des autorités compétentes, voire une procédure judiciaire si nécessaire.
« Considérant que si de telles pratiques restent impunies, elles risquent de se perpétuer dans le futur, comme elles l’ont été dans le passé, et d’encourager d’autres à agir de manière similaire, nous appelons à une prise de responsabilité stricte et à des sanctions exemplaires. Quiconque reste neutre face à de tels agissements se rend complice »
a déclaré Guy-Patrick Mboumba Mihindou, président du Collectif. Il a souhaité que des sanctions exemplaires soient infligés aux responsables de ce chaos.
Alors que l’affaire des malversations financières qui avait poussé les députés de l’Ogooué-Ivindo à claquer la porte du comité technique chargé de la gestion des 7 milliards offert par Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la transition, cette nouvelle affaire éclabousse l’image des autorités de transition.