DRAGAGE: DEUX COUPURES D'ÉLECTRICITÉ CHAQUE JOUR

Libreville, capitale gabonaise, connaît une crise énergétique sans précédent. Dans le quartier Dragage, du 6ème arrondissement, les habitants vivent un calvaire quotidien, privés d’électricité pendant des heures. Le délestage, procédé rotatif visant à éviter un effondrement total du réseau, devient la norme.
"On vit avec. On ne se pose plus de question, évidemment c’est pas normal. Mais on en endure cette problématique de délestage à tout moment"
explique un habitant du quartier, au micro d’Alexandre Mba Ondo de TV+ Afrique, illustrant l'immense frustration qui s'installe. Le rythme infernal est implacable :
"les délestages c’est la mort. Par jour, on en a deux, un le matin et un en nocturne. Ces coupures peuvent durer jusqu’à 2 heures, ça nous fait souffrir. La nourriture se gaspille, on dort avec la chaleur"
Ce témoignage émouvant est loin d’être un cas isolé. La souffrance se répercute dans les familles de Nzeng-Ayong, tout comme dans d'autres quartiers de la capitale.
La crise énergétique touche tous les segments de la population et tous les aspects de la vie quotidienne. Les élèves sont particulièrement mis au supplice.
"On a presque tout le temps des coupures qui mettent du temps. Si on coupe par exemple à 20 heures, c’est à 24 heures qu’on va nous remettre le courant. Ces coupures perturbent beaucoup les apprenants. Ils vont tard à l’école parce que durant la nuit ils ne peuvent plus bien réviser, faire leurs devoirs à temps"
déplore un parent d'élève. L'impact sur la scolarité est manifeste et inquiète grandement les familles.
La Société d’Eau et Énergie du Gabon (SEEG) qui tisse du mauvais coton explique ces délestages comme une mesure nécessaire pour éviter un effondrement complet du réseau. Des coupures de 2 à 3 heures, répétées plusieurs fois par jour, sont donc appliquées.