tvplusafrique

Politique

POURQUOI PASSER DE 31 À 35 POSTES MINISTÉRIELS ?

POURQUOI PASSER DE 31 À 35 POSTES MINISTÉRIELS ?
Le remaniement ministériel du 15 janvier 2025, qui a porté le nombre de ministères de 31 à 35, suscite à la fois des interrogations et des analyses sur les raisons profondes de cette évolution.



Le remaniement ministériel du 15 janvier 2025, qui a porté le nombre de ministères de 31 à 35, suscite à la fois des interrogations et des analyses sur les raisons profondes de cette évolution. Cette augmentation pourrait être expliquée par plusieurs raisons stratégiques ou politiques. Ce réajustement ministériel a permis la création de plusieurs nouveaux portefeuilles :




  • Le ministère de la Famille et de la Protection de l'Enfance, confié à Élodie Diane Fouefoue épouse Sandjoh,

  • Le ministère de la Pêche et de la Mer, dirigé par Syrielle Zora Kassa,

  • Le ministère de la Formation Professionnelle, placé sous la houlette de Philippe Tonangoye,

  • Le ministère de la Culture et des Arts, attribué à Armande Longo épouse Moulengui.





Cette répartition vise à première vue à mieux organiser  des secteurs essentiels comme la protection sociale, la gestion des ressources maritimes, la formation des jeunes ou encore la valorisation du patrimoine culturel.



Le Premier ministre Raymond Ndong Sima pourrait avoir jugé nécessaire d’augmenter le nombre de ministères dans le but de mieux structurer le gouvernement, de réduire la lourdeur administrative et d'améliorer l’efficacité de la feuille de route que le Président de la République lui a donné. En augmentant le nombre de ministères, le gouvernement peut mieux répartir les tâches entre les membres du cabinet, et permettre ainsi à chaque ministre de se concentrer sur un domaine spécifique avec plus de ressources et d’attention.





La situation s’est particulièrement tendue avec la suspension des décaissements de la Banque mondiale, une décision qui a mis en lumière des difficultés économiques croissantes. Ainsi, la création d'un ministère de la Pêche et de la Mer pourrait être vue comme une tentative d’optimiser les ressources maritimes, un secteur sous-exploité mais essentiel à la nécessité de diversification des recettes nationales.





Derrière cette réorganisation, il y a aussi une volonté de trouver des réponses aux multiples crises sociales qui secouent le pays. Les grèves à répétition dans plusieurs secteurs – que ce soit dans les transports, l’enseignement supérieur, les écogardes, ou encore la justice – ont révélé des failles dans le fonctionnement gouvernemental et la gestion des différents ministères.





Si ce remaniement peut être perçu comme une mesure pragmatique visant à améliorer la gestion des affaires publiques, il n’échappe cependant pas à la dimension politique qui l’entoure. La réorganisation ministérielle survient après la victoire éclatante du Oui au référendum du 16 novembre 2024, où le camp du Président gabonais a obtenu un soutien massif de 91,8%. Le nouveau gouvernement pourrait ainsi répondre à un besoin de récompenser les alliés politiques.





De plus, la perspective d’une élection présidentielle imminente, possiblement avancée à mars 2025, suscite également des spéculations. Si cette échéance électorale se rapproche, il est probable que la composition du gouvernement vise à renforcer l’ancrage du pouvoir en place avant ce scrutin décisif. La multiplication des ministères pourrait ainsi être interprétée comme une manière de consolider des bases politiques plus larges en vue des prochaines joutes électorales.



 

Par Pamphile EBO

Top Articles