tvplusafrique

Société

RECALÉS ENA: 11 JOURS DE GRÈVE SANS MANGER

RECALÉS ENA: 11 JOURS DE GRÈVE SANS MANGER
Cela fait maintenant 11 jours qu’environ 5 à 6 recalés du concours d’entrée à l’École nationale d’administration (ENA) sont en grève de la faim, dans une démarche de protestation contre les résultats du concours publié en septembre 2024.

Cela fait maintenant 11 jours qu’environ 5 à 6 recalés du concours d’entrée à l’École nationale d’administration (ENA) sont en grève de la faim, dans une démarche de protestation contre les résultats du concours publié en septembre 2024. Leur action a attiré l'attention de nombreuses personnes, notamment des députés et des citoyens engagés, mais aussi des associations de soutien. Cependant, au-delà du soutien moral, les grévistes continuent de demander des réponses concrètes à ce qu’ils considèrent comme des irrégularités flagrantes dans le processus de sélection.



Selon les grévistes, leur mouvement trouve son origine dans ce qu’ils jugent être une série d’irrégularités dans les résultats du concours. Ils assurent avoir fourni des preuves matérielles, validées par un huissier de justice, pour appuyer leurs revendications. Mais malgré cela, la situation semble stagner, et les autorités concernées n’ont pas encore pris les mesures nécessaires pour clarifier ces anomalies.




"Ce mouvement est la conséquence directe de la proclamation des résultats du concours, qui selon nous, est entachée d'irrégularités. Nous avons fait attester ces preuves par un huissier de justice"




expliquent-ils, un ton grave. Selon eux, ces anomalies ne concernent pas seulement les candidats recalés, mais affectent l’intégrité même du concours, essentiel pour la sélection des futurs cadres de l’administration publique gabonaise.



Malgré la dureté de leur action, les grévistes ne sont pas seuls. Plusieurs citoyens, indépendants de tout engagement politique ou associatif, ont manifesté leur solidarité, leur apportant soutien moral et encouragements. Quelques associations ont également tenu à leur faire part de leur soutien. Ces associations estiment que ce combat pour la justice mérite d’être entendu.



Dans un contexte politique en transition, plusieurs députés de la majorité ont également tenu à rencontrer les grévistes pour s'enquérir de leur situation. Ces derniers, après avoir pris connaissance du dossier, se sont engagés à utiliser leurs leviers pour attirer l'attention des autorités concernées, bien que beaucoup d’entre eux se soient limités à des promesses sans réelle garantie de résultats immédiats.




"Certains députés nous ont dit qu’ils essaieraient d'attirer l'attention des autorités, mais il faut bien dire que ces visites se sont terminées par des promesses"




confient les grévistes. Ces échanges ont cependant permis de souligner que la situation était encore mal comprise par une partie de la classe politique, bien que certains se soient montrés sincèrement préoccupés par le sort des grévistes.



La situation sur le terrain est difficile. Les grévistes, malgré leur état de santé de plus en plus préoccupant, ont fait preuve d’une solidarité sans faille. Les nuits sont passées sous la pluie, les journées se déroulant sous un soleil de plomb. Ce qui contribue à leur dégradation physique. Les conditions sanitaires, notamment l'exposition aux moustiques porteurs de paludisme, ont également fait leur lot de victimes. L’un des grévistes ayant contracté la malaria, tandis qu’un autre a été agressé dans la nuit par des inconnus.






"Nous sommes exposés à tous les dangers : le paludisme, la pluie, le soleil, les agressions. Nous n'avons même pas d'endroit pour faire nos besoins, et chaque nuit, nous devons nous organiser pour nous soulager là où nous pouvons"




racontent-ils avec amertume.



À la question de savoir ce qu’ils espèrent obtenir de leur action, les trois grévistes expliquent qu'ils être les catalyseurs de la mise en place d'une réforme du système de concours de l’ENA et d'une révision des résultats.




"Notre action n’est pas une contestation gratuite, mais un appel à une réforme nécessaire. Nous ne faisons pas cela pour nous, mais pour l’avenir de l'administration gabonaise et de ses élites de demain"




précisent-ils.



Ils appellent ainsi la jeunesse et les autorités gabonaises à une prise de conscience collective.




"Nous voulons que ce combat pour la justice dans l’organisation des concours serve de leçon, afin que les concours futurs soient transparents, justes et ouverts à tous. Nous appelons à un peu de patriotisme, à ce que les autorités se déplacent pour voir que des citoyens, des candidats sérieux, se trouvent aujourd'hui dans la rue, car leur éligibilité a été remise en cause sans explication"




Malgré les difficultés, les grévistes assurent qu'ils sont prêts à poursuivre leur action aussi longtemps que nécessaire.



 




"Nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout, pour que des réformes soient mises en place. Nous n'avons rien à perdre si ce n’est l’espoir que justice soit rendue"




concluent-ils, leur regard empreint de résignation mais aussi de détermination.





 

Par Pamphile EBO

Top Articles